L’Agence spatiale européenne (ESA) vient de préciser son plan visant à établir un réseau de satellites autour de la Lune. Le projet, baptisé Moonlight, visera à soutenir une présence humaine permanente en facilitant la navigation spatiale autour de notre satellite. Il sera également question de préparer la voie à des missions habitées dans l’espace profond.
Piloté par la NASA, le programme Artemis est une collaboration internationale visant à établir une présence humaine permanente sur le sol lunaire d’ici la fin de la décennie. Dans le cadre de ce projet, l’ESA fournira des composants essentiels, notamment le module de communication de la nouvelle station spatiale autour de la Lune, ainsi qu’un relais de communication tel que le Lunar Pathfinder.
Par le biais de la société Airbus, l’Europe développe aussi les modules de service des vaisseaux spatiaux Orion qui seront chargés d’envoyer les astronautes vers la Lune.
Une constellation de satellites
Ce n’est pas tout. L’ESA soutiendra également deux consortiums d’entreprises pour développer un réseau de satellites autour de la Lune.
Au cours de ces prochaines années, des dizaines d’équipes internationales, institutionnelles et commerciales enverront des missions vers notre satellite. Autrement dit, les expéditions lunaires ne seront plus ponctuelles, mais régulières.
Cette initiative, baptisée Moonlight, visera à donc « faciliter cette exploration lunaire en créant un réseau de télécommunications et de navigation fiable et efficace à travers une constellation de satellites lunaires », souligne Elodie Viau, directrice de la branche Télécommunications et Applications Intégrées de l’ESA.
Une constellation de satellites lunaires pourrait par exemple permettre à des missions d’atterrir n’importe quand et n’importe où. Outre les avantages inhérents à la navigation, de tels instruments pourraient aussi permettre aux chercheurs de placer des instruments et autres observatoires du côté obscur de la Lune. Sur place, les rovers pourraient également se déplacer plus rapidement.
« Mais ce ne sera que le début », ajoute la chercheuse. « Cela nous aidera à ouvrir la voie à des missions sur Mars et au-delà« .
Cette annonce marque le coup d’envoi d’une période d’étude de douze à dix-huit mois au cours de laquelle l’ESA s’entretiendra avec des acteurs du secteur privé pour développer ce réseau de communication. Si la faisabilité du projet est validée, l’objectif sera de présenter le plan au Conseil des ministres de l’agence pour une mise en oeuvre d’ici 2022. Su tout se passe comme prévu, les premiers satellites pourraient ensuite être opérationnels d’ici la fin de la décennie.