L’ESA posera son rover sur Mars en 2023 pour y chercher la vie

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Illustration du rover Rosalin Franklin. Crédits : ESA

Après plusieurs mois de calculs de trajectoire, l’ESA et Roscosmos ont finalement tracé le chemin qui les mèneront vers Mars. Le décollage est prévu dans deux ans pour un atterrissage prévu à l’été 2023.

Tout comme la NASA, les Émirats arabes unis et la Chine, l’Agence Spatiale européenne (ESA) et l’agence russe Roscosmos devaient profiter cette année d’une fenêtre de lancement pour démarrer une mission conjointe sur la planète rouge, baptisée ExoMars 2020. Son objectif devait être le même que celui de la mission américaine, à savoir chercher des traces de vie passée.

Malheureusement, des problèmes techniques inhérents au déploiement des parachutes permettant l’atterrissage du rover Rosalind Franklin sur Mars ont finalement amené les deux agences à prendre une décision difficile : reporter la mission.

« En tenant dûment compte des recommandations fournies par les inspecteurs généraux européens et russes, les experts d’ExoMars ont conclu que les tests nécessaires pour que tous les composants du vaisseau spatial soient adaptés à l’aventure sur Mars nécessitent plus de temps », avait alors justifié l’ESA en mars dernier.

Évidemment, la pandémie n’a rien arrangé. Comme l’avaient également souligné les chefs de l’ESA et de Roscosmos, la nécessité de maximiser la robustesse de tous les systèmes d’ExoMars impliquait forcément les déplacements d’experts chez plusieurs partenaires, dont la majorité se trouve en France ou en Allemagne. Or, ces deux pays essuyaient à l’époque leur première grosse vague de Covid-19.

Le calendrier se précise

Ceci dit, nous savions que la prochaine fenêtre de lancement pour Mars ne s’ouvrirait qu’en 2022. En revanche, depuis le report de cette mission très attendue, aucune annonce n’avait été faite côté calendrier. Et pour cause, les ingénieurs de l’ESA et de l’agence Roscomos ont dû retravailler plusieurs nouvelles trajectoires.

Finalement, après plusieurs mois de calculs, le chemin que suivra ExoMars 2022 pour atteindre la planète rouge est désormais tracé. La mission doit normalement décoller le 20 septembre 2022 pour atterrir le 10 juin 2023 vers 17h30 heure française (c’est précis !) sur Oxia Planum. Ce bassin est situé dans l’hémisphère nord de la planète rouge, près de l’équateur. Selon les analyses, il semblerait en effet qu’il y ait beaucoup d’argile sur place, émanant de plusieurs canaux. Cela suggère un passé humide.

Notez qu’une trajectoire alternative permettant d’arriver une semaine plus tôt a également été considérée, d’après l’ESA. Néanmoins, celle-ci impliquait une mauvaise connexion avec le vaisseau durant les premiers jours de mission. « Ce choix était trop risqué« , justifie Tiago Loureiro, responsable des opérations d’ExoMars.

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L’ESA posera son rover sur Mars en juin 2023. Crédits : ESA

Rechercher des traces de vie enfouies sous terre

Une fois sur place, l’idée générale consistera à installer une plate-forme scientifique fixe, construite par les Russes. Plusieurs instruments permettront alors de sonder l’environnement martien. Il sera également question d’étudier la distribution de l’eau sous la surface.

Pendant ce temps, le rover de l’ESA Rosita Franklin se promènera autour du site d’atterrissage dans le but de récolter des échantillons de matière jusqu’à deux mètres de profondeur. Si tant est que la vie ait existé, celle-ci pourrait en effet s’être réfugiée sous la surface pour se protéger des rayons cosmiques. Ces échantillons seront ensuite ramenés vers la plate-forme qui se chargera de les analyser.

De manière générale, la mission devrait durer environ cinq ans. À son terme, nous pourrions alors savoir si la vie a existé un jour sur Mars.