Daedalus : l’ESA veut mener un projet d’exploration souterraine de la Lune

Crédits : capture YouTube / European Space Agency, ESA

Il y a peu, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a communiqué sur une future nouvelle mission spatiale sur la Lune. S’il s’agit d’un projet encore hypothétique qui pourrait débuter après 2030, la mission aura le mérite d’être la première à tenter une exploration souterraine du satellite de la Terre.

Un possible lancement en 2033

Depuis plus d’un demi-siècle, les hommes et surtout les robots explorent la surface de la Lune. Actuellement, le rover chinois Yutu 2 (Chine) est d’ailleurs sur le terrain. Or, si la surface lunaire a déjà été abondamment explorée, ce n’est pas du tout le cas des cavités et autres souterrains. Dans un communiqué du 16 mars 2022, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a donc déclaré travailler sur un nouveau projet d’exploration. Il s’agira de concevoir deux robots (RoboCrane et Daedalus) afin d’obtenir des informations sur l’environnement des couches internes de la Lune.

Ce projet qui devrait se dérouler en parallèle des missions Artemis à l’horizon 2033 est en préparation depuis 2019. Ces préparatifs avaient débuté dans le cadre de la mission de la Concurrent Design Facility (CDF). De plus, le projet qui reste encore hypothétique impliquera le déploiement des deux robots grâce au futur European Large Logistics Lander 3 (EL3).

Par ailleurs, l’ESA a déjà défini le point d’entrée de Daedalus, à savoir le gouffre des Collines Marius, dans l’océan des Tempêtes. Le robot RoboCrane sera chargé de la déposer sur ce lieu au début de son périple (voir animation en fin d’article).

collines Marius Lune
Les collines Marius. Crédits : James Stuby / Wikipedia

Des objectifs variés

L’ESA a rappelé que la Lune avait une croûte d’une épaisseur d’environ cinquante kilomètres. Elle se caractérise par la présence de nombreux cratères et tunnels, dont la formation date d’il y a trois milliards d’années lorsque le satellite avait une activité géologique très importante. À l’époque, les flots de lave avaient ainsi creusé ces cavités que l’ESA désire aujourd’hui explorer. Le robot Daedalus embarquera des instruments qui permettront aux chercheurs de mieux comprendre l’histoire géologique de la Lune en mesurant notamment les températures et taux de radiations. Il sera également question de cartographier le réseau de tunnels souterrains, d’effectuer des modélisations 3D des endroits traversés ainsi que des stratigraphies des parois de lave.

Il faut savoir que cette mission de l’ESA pourrait être utile pour d’autres projets, notamment celui de la NASA impliquant l’envoi d’humains pour explorer les plaines de régolithe dans le cadre d’une future exploitation. Par ailleurs, l’ESA pourrait également donner des indications sur de possibles abris naturels souterrains que les astronautes pourraient atteindre dans le but de se protéger des radiations cosmiques.