L’Agence spatiale européenne (ESA) vient d’annoncer que le premier lancement d’Ariane 6, le nouveau cheval de bataille européen, est désormais prévu entre le 15 juin et le 31 juillet 2024. Cette annonce intervient après le succès d’un test majeur de l’étage principal en Guyane française.
Ariane 6 aperçoit le bout du tunnel
La fusée européenne Ariane 6 a récemment franchi une étape décisive de son développement en réalisant une répétition de lancement grandeur nature sur la plateforme du port spatial européen de Kourou, en Guyane française. Au cours de cet essai, le moteur principal de la fusée, le Vulcain 2.1, a été activé pendant environ sept minutes, reproduisant ainsi les conditions d’un lancement opérationnel, malgré un arrêt anticipé dû à un capteur défectueux.
Suite à ce test, le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, a souligné que tous les objectifs avaient été atteints. Des tests supplémentaires sont prévus, dont un le 7 décembre en Allemagne dans des conditions « dégradées » pour l’étage supérieur. Un test de ravitaillement est aussi prévu à Kourou le 15 décembre qui se terminera par un bref allumage du moteur principal.
Lors d’un briefing le 30 novembre, le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, a annoncé une période de lancement pour le vol inaugural d’Ariane 6 du 15 juin au 31 juillet. Une date plus précise sera confirmée après les examens de qualification au printemps 2024.
En attendant, le matériel de vol pour le premier lancement, appelé FM1, arrivera en février en Guyane française, où il subira les derniers tests, y compris une répétition générale humide. Au cours de cet exercice, le véhicule sera chargé de propergol comme s’il s’agissait d’un lancement réel. Le premier véritable lancement transportera plusieurs petits satellites. En cas de succès, l’ESA et Arianespace viseront un deuxième lancement avant fin 2024 avec l’objectif à long terme de réaliser neuf à dix lancements d’Ariane 6 par an.

Redevenir indépendants
Cette annonce marque la fin de la « crise des lanceurs » qui a temporairement privé l’Europe d’un accès indépendant à l’espace. Depuis le retrait d’Ariane 5, l’ESA dépend en effet d’autres agences spatiales pour les lancements de ses charges utiles.
Une fois en place, Ariane 6 visera donc à maintenir la position de l’Europe sur le marché des lancements en offrant une solution moderne et compétitive pour les clients internationaux. Cette fusée pourra être configurée avec deux ou quatre propulseurs à poudre. La conception polyvalente du véhicule permettra alors de s’adapter à une grande variété de missions, des lancements de satellites de communication aux missions scientifiques complexes.
