Le cycle solaire arrive bientôt à son point culminant et devrait coïncider avec les missions habitées du programme Artemis. Au premier rang des inquiétudes concernant les astronautes, nous retrouvons les éruptions solaires massives, dont l’intensité devrait augmenter.
Un risque de mort bien réel
Rappelons tout d’abord que les éruptions solaires sont des explosions à la surface du Soleil qui surviennent lorsque des lignes de champ magnétique des taches solaires s’emmêlent. En décembre 2023 s’est produite la plus puissante éruption solaire depuis 2017, classée X2,8. En mai 2024, s’est produite une énorme éruption plus intense encore, classée X5,8, accompagnée de trois autres éruptions avec un pic ayant atteint X8,7.
Il faut savoir que l’émission de particules énergétiques par le Soleil suscite les plus grandes inquiétudes. En pénétrant la chair humaine, ces particules favorisent en effet l’apparition de cancers. Or, cet important danger est pris en compte dans le domaine spatial et plus précisément, dans le programme Artemis. Cette préoccupation concerne surtout la mission Artemis 3 qui signera le retour des humains sur la Lune.
Sur la Lune, les humains peuvent recevoir une dose de rayonnement solaire mille fois supérieure à celle reçue par une personne sur Terre lors d’une éruption solaire massive. Or, il s’agit d’une dose dix fois plus importante que ce qui est recommandé, si bien que le risque de mort existe bel et bien.
Permettre aux astronautes d’anticiper et de se protéger face aux éruptions solaires
Comme l’explique un article détaillé publié par The Conversation le 13 juin 2024, le cycle solaire, d’une durée de 11,2 ans, approche de son point culminant. Il faut savoir que lorsque le niveau du Soleil est à son maximum, pas moins d’une vingtaine de grands flux de particules énergétiques peuvent être générés chaque année. Or, cet inquiétant niveau devrait arriver en 2026, la même année que la mission Artemis 3 qui était initialement prévue pour fin 2025.
La NASA enverra de premiers humains sur la Lune, mais a également l’ambition d’y établir une base afin de s’y installer sur le long terme d’ici à 2030. Or, sur la surface lunaire, les dangers sont nombreux, notamment les rayons cosmiques, les radiations solaires ou encore les séismes lunaires. L’agence américaine a financé en 2023 la création de centres de météorologie spatiale , les CLEAR Space Weather Center of Excellence, afin de se préparer le mieux possible. Les prédictions de ces centres ont vocation à permettre aux astronautes d’anticiper et de se protéger, surtout contre les éruptions solaires.
Prévoir la météo terrestre est déjà difficile et prédire de façon précise quand les éruptions solaires massives auront lieu l’est encore plus. Lors d’un tel événement, les particules solaires arrivent sur Terre en une heure environ. Autrement dit, les centres CLEAR devront d’ici 2026 trouver un moyen de prédire ces éruptions avec une marge de temps suffisante. En effet, cela permettra de prévenir à l’avance les astronautes présents sur la Lune pour leur permettre ainsi de se mettre à l’abri.