L’éruption solaire de Pâques provoque une coupure radio sur Terre

Soleil éjection masse coronale
Ejection de masse coronale (EMC) / Crédits : NASA Goddard Space Flight Center/Wikimedia

Depuis plusieurs semaines, le Soleil entre dans une phase d’activités intenses. En outre, ce weekend de Pâques, une éruption solaire a altéré les communications radio de certaines parties du globe terrestre.

Des coupures radio sur une partie du globe

Dimanche 17 avril 2022, à 5 heures 34 heure française, une éruption solaire de classe X1 a été enregistrée au centre de prévision de la météo spatiale (SWPC). Celle-ci a duré une trentaine de minutes, succédé par une éjection de masse coronale. De plus, la tempête solaire a causé une coupure momentanée des communications radio dans les régions d’Asie et d’Australie.  Le Solar Dynamics Observatory, l’observatoire solaire géosynchrone de la NASA, n’a d’ailleurs rien manqué de ce spectacle (voir ci-après). Sa route n’a pas directement croisé la Terre, ce qui a minimisé ses effets dévastateurs. Toutefois, les scientifiques s’attendent à une recrudescence de ces éjections de particules solaires ces prochains jours.

Cette éruption fait suite à une autre de même intensité enregistrée le 30 mars, ainsi qu’à plusieurs tempêtes solaires plus modérées (de classe C et M) survenues les semaines passées.

Pour rappel, le soleil a un cycle d’activité magnétique moyen de 11,2 ans. Notre étoile entre en ce moment dans sa période d’intensité maximale, les taches solaires se multipliant au niveau de la photosphère (la couche de gaz constituant la partie visible d’une étoile). Par conséquent, la fréquence des éruptions devrait culminer en 2025.

Qu’est-ce qu’une éruption solaire ?

Une éruption solaire est provoquée par l’accumulation d’énergie magnétique le long de l’équateur. Cette énergie se disperse ensuite sous forme de rayons X, jusqu’à ce que les particules atomiques atteignent une vitesse proche de celle de la lumière. À ce stade, le plasma chauffe à plus de cent millions de Kelvins et est alors expulsé en un concentré d’énergie, passant par tout le spectre électromagnétique (rayons gamma, ondes radio et rayons X). L’éruption est parfois accompagnée d’une éjection de masse coronale (ou EMC) qui peut atteindre une taille de l’ordre de la dizaine de rayons solaires (le rayon du Soleil mesurant 700 000 kilomètres).

La classification des éruptions solaires

Les éruptions solaires sont catégorisées par leur puissance de flux énergétique. Il s’agit des classes A, B, C, M, et X. Les classes A, B et C sont trop faibles pour influencer notre environnement, tandis que la M perturbe les champs électromagnétiques terrestres. La classe X, la plus puissante, peut quant à elle impacter les satellites et être extrêmement dangereuse pour la santé des astronautes, sans oublier l’aspect ravageur sur tous les systèmes électroniques à la surface de la Terre. Concernant les chiffres des classes, l’explication est simple. La classe X1 est deux fois moins intense que la X2 et deux fois plus que la M5.

Quels risques pour la planète ?

Les orages magnétiques sont connus pour perturber l’atmosphère terrestre, engendrant les aurores australes et boréales que l’on aime tant admirer. Cependant, ils peuvent aussi avoir de lourdes conséquences sur le règne animal, et causer des dégâts environnementaux et technologiques considérables.

En 1859 a eu lieu la tempête solaire la plus puissante jamais observée, provoquant des problèmes électriques sur les télégraphes. Si un phénomène identique se produisait aujourd’hui, les conséquences sur les communications et les réseaux électriques seraient désastreuses. En 2012, une éruption de même ampleur nous a frôlés. La Terre en a réchappé de justesse, ne traversant la région où les particules chargées se sont propagées qu’une semaine après. Technologiquement parlant, cette tempête aurait pu ramener la civilisation trois siècles plus tôt. À noter que les probabilités d’une telle catastrophe restent cependant très faibles.