L’équitation plus dangereuse que le ski, selon cette étude américaine

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Une étude rétrospective appuyée sur dix années de données enregistrées aux États-Unis révèle que l’équitation a entraîné plus de déplacements à l’hôpital que le ski. Les chercheurs insistent donc sur la nécessité de mettre en place davantage de messages de prévention dans le but de prévenir les risques de blessures liés à la pratique du cheval.

Les humains domestiquent les chevaux depuis plus de 5 000 ans. Ces animaux ont permis de révolutionner nos sociétés, en contribuant notamment à l’avancement de plusieurs domaines clés, tels que l’agriculture et les transports. Au fil du temps, notre relation avec les chevaux a continué d’évoluer, et de nos jours, bon nombre de ces animaux sont utilisés et appréciés dans le cadre d’activités récréatives.

Cela dit, bien que domestiqué, le comportement des chevaux peut être imprévisible. Leur grande taille et leur force peuvent parfois transférer suffisamment d’énergie cinétique mécanique à leur cavalier pour les envoyer à l’hôpital. C’est aussi la raison pour laquelle ces animaux inspirent autant le respect. Mais concrètement, à quel point l’équitation peut-elle être dangereuse ?

Pour le savoir, des chercheurs texans se sont appuyés sur la National Trauma Data Bank (NTDB), le plus grand agrégat de données des registres des traumatismes des États-Unis et la norme nationale pour l’échange des données des registres des traumatismes. Ils ont enregistré le nombre de blessures subies lors de la pratique de l’équitation dans la population adulte sur une décennie, entre 2007 et 2016. Leurs travaux sont publiés dans Trauma Surgery & Acute Care Open.

De nombreux traumatismes

Ces analyses (un total de 45 671 blessures) révèlent que l’équitation est un sport particulièrement dangereux. À titre d’exemple, une étude précédente réalisée au Royaume-Uni a révélé que le taux de blessures chez les motocyclistes était d’environ 0,14 pour mille heures de conduite. Selon ces travaux, les cavaliers pouvaient s’attendre à 0,49 blessure toutes les mille heures. L’équitation aurait également entraîné plus de déplacements à l’hôpital que le ski.

L’âge moyen des patients de la population étudiée était de 46,85 ans avec une proportion presque égale d’hommes et de femmes. Les blessures les plus courantes enregistrées étaient dans la région thoracique (37,07 %), tandis que les blessures aux extrémités sont survenues 26,46 % des cas, et les blessures à la tête dans 22,95 % des cas. Les blessures abdominales étaient les moins courantes (13,53 %).

Dans la moitié des cas, les cavaliers ont dû séjourner à l’hôpital. Un peu plus d’un quart de toutes les admissions sont allées en soins intensifs. Et une personne sur dix a subi une intervention chirurgicale.

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Plus de prévention

Bien entendu, les chercheurs ne cherchent en aucun cas à dissuader les gens de faire du cheval. En revanche, au regard de ces résultats, ils soulignent la nécessité de partager davantage de messages de sécurité publique concernant les risques liés à l’équitation.

« Récemment, les agences de sports équestres ont accordé une certaine attention à l’utilisation d’équipements de protection pour prévenir les blessures, en particulier en ce qui concerne les commotions cérébrales et les lésions cérébrales« , note l’équipe dans son rapport. « Cependant, très peu de campagnes de santé publique se sont concentrées sur la prévention des blessures chez les cavaliers utilisant des chevaux pour les loisirs et le travail« .