Équateur : une forêt tropicale témoigne du massacre oublié d’un peuple indigène

Vallée Quijos
Crédits : Wikimedia Commons

L’histoire du massacre oublié des indigènes de la vallée de Quijos a été mise à jour grâce à l’analyse d’une « forêt dans les nuages ». Comment cela a-t-il été possible ?

Une forêt perchée à plus de 2000 mètres d’altitude dans le canton de Quijos (Équateur) a permis de comprendre l’histoire de cette région, et notamment comment les peuples autochtones avaient été décimés après l’arrivée des colons espagnols. C’est notamment la façon dont la Nature a repris ses droits qui a permis à la Science de comprendre ce qu’il s’était passé, comme l’explique la publication dans la revue Nature Ecology and Evolution le 16 juillet 2018.

La vallée de Quijos, véritable corridor entre les Andes et l’Amazonie marquant la frontière à l’est de l’Empire inca, était peuplée par des autochtones indépendants. Les Espagnols sont arrivés dans la zone lors de deux expéditions en 1538 et en 1541, dont le but était de trouver de l’or. Le fait est que les populations Quijos ont été rapidement décimées par les massacres et les maladies. Les recherches récemment effectuées ont permis de comprendre que parmi les 35 000 autochtones vivant dans la vallée au début du XVIe siècle, seul un quart avait survécu au début du siècle suivant.

Le chercheur spécialiste des forêts tropicales Nicholas Loughlin de l’Université ouverte du Royaume-Uni s’est rendu sur les lieux dans le cadre de l’étude, ce qui lui a permis de comprendre comment la nature avait vécu la disparition progressive des Quijos. L’intéressé a tout d’abord expliqué qu’en 1850, une expédition avait décrit la vallée comme étant vierge et non habitée, mais qu’en réalité la nature avait totalement repris ses droits.

Nicholas Loughlin et son équipe se sont rendu au lac Huila, une étendue d’eau présente dans cette même vallée. Or les pollens fossiles et les sédiments lacustres retrouvés ont permis de découvrir des traces de maïs et de carbone en grande quantité. Avant l’arrivée des Espagnols, la vallée était très cultivée, ce qui a été révélé par la datation au carbone 14. D’autre part, celle des différentes couches de charbon fossilisé coïncidait avec les conflits entre Espagnols et autochtones.

Cette étude a permis de retracer l’histoire de la disparition des Quijos, mais également de comprendre qu’en à peine deux siècles, la nature de la région avait complètement retrouvé son aspect d’origine, avant que l’Homme y apparaisse pour la première fois.

Sources : SmithsonianNational GeographicMashable

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