Il y a plus d’une dizaine d’années, une start-up américaine avait mis au point une éolienne aéroportée dans le but d’exploiter les vents de haute altitude et potentiellement ceux des ouragans. Cependant, sans aucune explication digne de ce nom, le projet semble avoir été rangé au placard.
Une éolienne pour exploiter les vents de haute altitude
L’énergie éolienne est une composante forte de la transition énergétique et écologique. Toutefois, les éoliennes classiques d’une hauteur d’environ vingt mètres et leurs turbines ne fonctionnent pas de manière optimale en raison de leur emplacement qui n’est pas propice à la capture du vent. Même les plus grandes éoliennes, dont la hauteur dépasse les 200 mètres, restent incapables d’exploiter pleinement la force du vent.
Au début des années 2010, la start-up américaine Altaeros avait mis au point un concept afin de contourner le problème : la technologie Buoyant Airborne Turbine (BAT). Dans les faits, il s’agit d’une éolienne aéroportée, et donc volante, capable d’exploiter les vents de haute altitude. Il faut dire que ces vents sont plus stables que ceux qui circulent au niveau du sol, et qui se caractérisent par une vitesse et une puissance bien plus importantes.
Un projet prometteur malheureusement abandonné
Concrètement, l’Altaeros BAT prenait la forme d’un aérostat autonome qui contient de l’hélium et intègre une turbine d’environ quinze mètres de diamètre tournant grâce à l’énergie cinétique du vent. L’engin était relié à une station au sol grâce à un câble qui devait transporter l’énergie générée. Pouvant se déployer à une altitude maximale de 2 000 mètres, l’éolienne volante a surtout été pensée pour s’aligner automatiquement avec la direction optimale du vent. Par ailleurs, Altaeros promettait ainsi une production d’énergie 2,5 fois plus importante que les éoliennes habituelles.
Côté conception, l’aérostat bénéficiait d’une structure en fibre de carbone et pouvait ainsi résister à des vents jusqu’à 200 km/h tout en restant très léger. L’engin aurait potentiellement pu survivre à des ouragans et profiter de ces aléas climatiques pour produire davantage d’énergie. De plus, compte tenu de son efficacité et de sa facilité d’installation, l’Altaeros BAT aurait pu convenir aux zones rurales et insulaires, mais également à des sociétés qui œuvrent dans des domaines variés comme l’industrie (pétrolière, gazière ou minière), l’agriculture et même le divertissement.
Enfin, la start-up avait pensé à un moyen de transport par conteneur et d’installation qui permettent une baisse de 90 % des coûts, ce qui aurait évidemment pu séduire de nombreuses sociétés et institutions. Malheureusement, le projet semble avoir été abandonné. En effet, les dernières nouvelles de l’Altaeros BAT datent d’il y a quelques années. En 2014, la start-up annonçait un test en conditions réelles durant dix-huit mois en Alaska et un an plus tard, la Fondation nationale pour la science aux États-Unis publiait une explication détaillée du concept, visiblement resté sans suite.