Une entreprise privée se prépare à nettoyer l’orbite terrestre

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Crédits : Agence Spatiale Européenne (ESA)

La prolifération des débris spatiaux autour de la Terre est devenue un problème critique au fil des décennies. De nombreux objets, des satellites aux morceaux de fusée, contribuent en effet à la pollution de l’espace. Une entreprise privée, Astroscale-Japan, se lance dans une mission cruciale pour nettoyer l’orbite terrestre et démontrer qu’il est possible de relever ce défi complexe.

Nettoyer l’espace

La prolifération des débris spatiaux est devenue une préoccupation majeure à mesure que l’espace qui entoure notre planète se remplit d’objets résultant d’années d’activités spatiales. Depuis le lancement du premier satellite en 1957, des milliers de satellites, de morceaux de fusées et d’autres objets ont en effet été lancés, contribuant à la formation d’une « décharge orbitale ».

Cette accumulation de débris représente un risque significatif pour les missions futures et pour la durabilité à long terme de l’exploration spatiale. Ces déchets spatiaux se déplacent en effet à des vitesses extrêmement élevées et posent donc une menace de collision avec les satellites opérationnels et les stations spatiales. Ces collisions peuvent alors créer des milliers de nouveaux morceaux qui risquent d’alimenter un cercle vicieux de prolifération.

Face à cette menace croissante, la nécessité de nettoyer l’espace devient impérative. Plusieurs mesures sont envisagées pour aborder ce défi, dont celle d’Astroscale-Japan. Cette entreprise cherche dans un premier temps à démontrer la possibilité de localiser et de s’approcher de gros débris. À terme d’autres missions pourraient utiliser des technologies telles que des bras robotiques, des filets ou même des harpons pour les capturer.

S’approcher d’un débris « non préparé »

La première mission de cette entreprise, appelée Active Debris Removal (ADRAS-J), a été lancée depuis la Nouvelle-Zélande le 18 février, marquant le début officiel de sa mission le 22 février. Son objectif principal sera de localiser et de caractériser un ancien étage supérieur de la fusée japonaise H-2A qui dérive quelque part en orbite terrestre basse.

Cet important débris spatial, qui mesure onze mètres de long pour quatre mètres de diamètre et pèse environ trois tonnes, est dit « non préparé ». Autrement dit, il n’a pas été conçu pour être approché, ne transmet aucun signal et ne communique plus avec la Terre.

Astroscale débris fusée
Illustration du satellite d’Astroscale s’approchant de l’ancien étage supérieur de fusée japonaise H-2A. Crédits : Astroscale

Le succès de cette mission démontrera la possibilité de trouver, d’approcher et de caractériser ce type de déchet avec la capacité de maintenir une distance fixe de la cible. Si cette mission réussit, ADRAS-J démontrera alors qu’il est possible de rencontrer n’importe quel gros débris en orbite.

À terme, la capacité à s’approcher de tout objet en orbite pourrait alors permettre de s’y amarrer pour les diriger vers une trajectoire contrôlée à travers l’atmosphère où ils seront brûlés. Cette technologie pourrait également être utilisée pour effectuer des opérations de maintenance des satellites en orbite, ce qui offrirait ainsi des perspectives innovantes pour résoudre le problème croissant des débris spatiaux.