L’ensemencement des nuages ​​a-t-il causé les inondations de Dubaï ?

Dubaï
Une rare vue de nuages ​​au-dessus de Dubaï est vue depuis le Burj Khalifa, le plus haut bâtiment du monde. Crédits : Rohan Makhecha/Unsplash

La récente vague de pluies torrentielles qui a frappé Dubaï, aux Émirats arabes unis, a provoqué des inondations et semé le chaos dans la ville. Avec des précipitations équivalant à un an et demi de pluie en une seule journée, les habitants se sont retrouvés confrontés à des rues transformées en rivières et à des infrastructures submergées. Cet événement météorologique exceptionnel a ensuite alimenté les spéculations selon lesquelles il aurait été causé ou aggravé par l’ensemencement des nuages, une pratique controversée qui vise à modifier le climat en stimulant la formation de précipitations. Qu’en est-il précisément ?

L’ensemencement, utilisé pour provoquer la pluie à Dubaï

L’ensemencement des nuages est une technique utilisée dans le but de modifier le régime de précipitations en favorisant la formation de nuages et de précipitations. Cette méthode implique généralement la dispersion de substances chimiques telles que de l’iodure d’argent dans l’atmosphère. Ces substances agissent comme des noyaux de condensation autour desquels l’humidité atmosphérique se condense, favorisant ainsi la formation de nuages et de précipitations.

Dans le contexte des Émirats arabes unis, où les problèmes de sécheresse sont fréquents, le Centre national de météorologie utilise régulièrement cette technique pour atténuer les effets de la sécheresse en stimulant la formation de précipitations. De ce fait, les récentes inondations à Dubaï ont suscité des spéculations selon lesquelles elles auraient été causées ou aggravées par l’ensemencement des nuages.

Cependant, les météorologues ont rapidement rejeté cette idée, soulignant que les tempêtes qui ont frappé Dubaï au cours de ces derniers jours étaient le résultat de conditions météorologiques plus larges.

Dubaï skyline
Crédits : Britus / iStock

Système convectif à mésoéchelle

Ces tempêtes étaient liées à un système convectif à mésoéchelle. Il s’agit d’un phénomène météorologique caractérisé par une série d’orages de taille moyenne qui se forment à partir de nuages d’orage massifs. Dans le détail, la convection est un processus par lequel la chaleur est transférée de manière verticale dans l’atmosphère. Lorsque l’air près de la surface  est chauffé, il devient plus léger et commence à monter, entraînant une circulation ascendante. Cette circulation transporte alors de la chaleur et d’autres particules dans l’atmosphère.

La mésoéchelle se réfère de son côté à des structures météorologiques de taille moyenne, généralement de l’ordre de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres. Les phénomènes à l’échelle méso sont plus grands que les cellules de convection individuelles, mais plus petits que les systèmes synoptiques, tels que les dépressions et les anticyclones.

Ainsi, un système convectif à mésoéchelle se produit lorsque des cellules de convection se développent à grande échelle, créant une série d’orages de taille moyenne. Ces orages peuvent se former dans des conditions météorologiques propices, telles que la présence d’une instabilité atmosphérique, d’une humidité suffisante et de cisaillements des vents favorables.

Dans le cas des tempêtes à Dubaï, ces tempêtes étaient probablement causées par l’interaction de plusieurs facteurs météorologiques, notamment des températures de surface élevées, une humidité atmosphérique importante et des mouvements atmosphériques favorables à la convection et à la formation d’orages.

Les responsables météorologiques ont confirmé qu’aucune opération d’ensemencement des nuages n’avait été menée pendant les précipitations à Dubaï. En outre, le Centre national de météorologie a déjà mis en avant son engagement envers la sécurité, affirmant qu’il évitait de mener des opérations d’ensemencement des nuages pendant les événements météorologiques extrêmes.