De mystérieuses impulsions radio venues d’un trou noir

Crédits : NASA/JPL-CALTECH

Extrêmement rapides et se produisant dans des endroits aléatoires de l’univers, les sursauts radio rapides sont extrêmement difficiles à enregistrer. Une équipe internationale vient d’enregistrer une impulsion radio provenant d’un trou noir.

Les « Fast Radio Burst » (FRB), ou sursauts radio rapides, se produisent en grand nombre chaque jour dans les confins de l’univers, mais ceux-ci ne durent que quelques millisecondes, ce qui les rend extrêmement difficiles à enregistrer. À ce jour, seule une vingtaine de FRB ont pu être enregistrés par les scientifiques, qui n’expliquent toujours pas leur origine.

En février dernier, le radiotélescope Parkes de 64 mètres et situé en Australie est parvenu à en repérer un. Une collaboration internationale d’astronomes s’est alors penchée sur le phénomène, et grâce au télescope japonais Subaru, situé à Mauna Kea à Hawaii, ces astronomes ont pu en localiser la provenance, un trou noir, ainsi que la galaxie source appelée Arp 220, une galaxie elliptique située à environ 6 milliards d’années-lumière.

Le signal FRB, alors surnommé « FRB 150418 », a été utilisé pour tester un modèle informatique qui aurait pu permettre d’élucider le casse-tête de l’origine de ces sursauts radio rapides. Les astronomes ont alors réalisé que les trous noirs supermassifs produisent constamment ce type d’émissions, mais qu’il ne s’agit peut-être pas de FRB à proprement parler. La matière, comme les étoiles, la poussière et le gaz, qui se retrouvent piégés dans le puits gravitationnel du trou noir forme un disque d’accrétion chaud. Ces trous noirs émettent ainsi constamment de puissants jets de matière relativiste éjectée des pôles du trou noir, un mécanisme qui produit beaucoup d’ondes radio de ce type.

Il semble donc que l’origine du mystère des FRB soit tout aussi mystérieuse qu’elle l’était en 2007, lorsque le premier FRB a été archivé. « Nous ne savons même pas si elles viennent de l’intérieur de notre galaxie ou si elles sont extragalactiques », déclare Edo Berger, astronome américain ayant participé à cette étude.

Sources : cfa.harvard, discovery