Une enquête ouverte pour déterminer les causes de l’effondrement d’Arecibo

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Crédits : NSF

Une enquête en cours sur l’effondrement du mythique observatoire d’Arecibo, à Porto Rico, laisse à penser qu’un défaut dans la mise en place de l’un des câbles auxiliaires de la structure pourrait avoir contribué à son échec.

Effondrement d’Arecibo : le rappel des faits

La plateforme scientifique du télescope Arecibo, qui pesait 900 tonnes, était suspendue au-dessus de la vaste parabole radio par trois douzaines de câbles. En août dernier, l’un de ces câbles est sorti de sa prise. Puis, avant que celui-ci ne puisse être remis en place, un second câble s’est effondré. Dès lors, la National Science Foundation (NSF) des États-Unis, propriétaire du site, a jugé que la plateforme était trop instable pour être réparée en toute sécurité. Aussi, elle a décidé de mettre la structure hors service. Le télescope s’est finalement effondré de lui-même le 1er décembre.

Depuis cet incident, des équipes sont présentes sur place pour nettoyer les débris les plus dangereux et inutilisables. Elles doivent également déconstruire l’énorme antenne réflectrice d’Arecibo, qui mesurerait 305 mètres de diamètre, ce qui prend du temps. Les équipes évaluent également les différentes pièces de cette antenne pour déterminer celles qui peuvent être sauvées. Enfin, elles évaluent systématiquement l’importance historique potentielle de ces débris afin de déterminer ceux qui doivent être conservés.

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Une vue aérienne de l’installation d’Arecibo, montrant les câbles de plus en plus fragiles supportant la plateforme d’instruments, ainsi que la coupure provoquée par la rupture d’un de ces câbles. Crédits : NSF

Deux enquêtes ouvertes

Deux enquêtes sont simultanément en cours pour tenter d’évaluer les causes de cet effondrement, à la demande du Congrès américain. L’une de ces enquêtes se concentre sur les douze câbles auxiliaires de la structure ajoutés dans les années 1990, alors que le dôme suspendu (qui distinguait l’apparence du télescope dans le film « Contact » de celle visible dans le film « GoldenEye ») était installé.

Le premier câble à tomber en panne, jadis connecté à l’une des trois tours de support entourant l’antenne, était en effet l’un de ces câbles auxiliaires.

Cette étude préliminaire a révélé « la procédure de mise en place » de ce câble n’avait « pas été effectuée de manière appropriée« , ce qui a conduit à une « dégradation avancée de cet élément structurel particulier« , a déclaré le directeur de l’observatoire Francisco Cordova. Ce dernier rappelle également que l’examen est toujours en cours. Aussi, ces conclusions ne sont pas encore définitives.

En outre, « il n’y a probablement pas qu’un seul facteur, mais une multitude d’éléments qui ont contribué à cet échec particulier« , poursuit le directeur. « En plus de l’âge de l’établissement, les dernières années ont été difficiles pour Porto Rico ». En 2017, l’ouragan Maria a frappé l’île et au cours de 2020, elle a subi plus de 10000 tremblements de terre« .

La seconde enquête se concentre quant à elle pour le moment sur les câbles principaux, qui sont d’origine (années 1960). C’est en effet l’un de ces principaux câbles qui s’est cassé en novembre (le deuxième à lâcher). Les résultats complets de cette étude devraient être connus d’ici la fin février.