Enfin une technique de sexage pour éviter de broyer les poussins ?

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Sujet d’indignation par excellence, et pas seulement du côté des organismes de défense des animaux, le sexage de poussins pourrait enfin trouver une alternative qui éviterait de devoir broyer vivants les poussins mâles à la naissance.

Rien qu’en Allemagne, ce sont 50 millions de poussins mâles qui sont broyés vivants à la naissance (mais aussi gazés, écrasés dans des sacs-poubelle…), puisque les nourrir représente un coût et qu’ils ne sont d’aucune utilité dans la filière des poules pondeuses. Une méthode qui choque l’opinion publique dans de nombreux pays, et qui n’a clairement plus sa place en 2016. Une alternative à celle-ci pourrait enfin voir le jour, mise au point dans les sous-sols de la clinique universitaire de Dresde, en Allemagne.

Là-bas, Gerald Steiner, professeur en chimie analytique, et son équipe travaillent depuis quatre ans à l’élaboration d’une technique pour identifier le sexe des œufs préalable à leur éclosion. Si on ne les laisse toujours pas vivre, au moins, on ne les fait pas souffrir. Cette technique se base sur la spectroscopie, c’est-à-dire l’analyse du spectre lumineux, en l’occurrence des vaisseaux sanguins des embryons, déjà utilisée pour identifier les tumeurs. « Si on peut identifier une tumeur, pourquoi pas le sexe? » déclare Roberta Galli, physicienne qui participe au projet, en compagnie de vétérinaires, chimistes ou encore ingénieurs.

Comment se déroule le procédé? Après avoir été couvés pendant trois jours, les vaisseaux sanguins sont formés, mais pas les cellules nerveuses, ce qui permet de leur éviter la moindre douleur. Un laser creuse alors un sillon circulaire au sommet de l’œuf, qui permet, en soulevant la coquille, de faire un trou. L’œuf est ensuite déposé dans un spectromètre, et le spectre des caractéristiques biochimiques du sang de l’embryon s’affiche alors sur un écran. « À l’œil nu, on ne voit pas la différence (entre mâle et femelle), mais l’ordinateur en est capable, s’il est bien programmé », explique Gerald Steiner. Aujourd’hui, les avancées réalisées par l’équipe ont permis d’arriver à un taux d’identification correct à 95 %.

Si le poussin est mâle, l’œuf est jeté, si c’est une femelle, la coquille est rebouchée au sparadrap et l’œuf est placé en couveuse. Quelques jours plus tard, il en sortira une poule pondeuse qui sera confiée à une ferme bio de la région. Selon Gerald Steiner, à terme seront trouvées des utilisations pour les embryons mâles pour éviter de devoir tout de même les tuer.

Source : AFP