Aux États-Unis, une société de logiciels de soins de santé a mené une étude concernant les enfants uniques. Or, tout comme les aînés d’une fratrie, ces derniers seraient davantage exposés à des troubles tels que l’anxiété et la dépression. Ainsi, l’ordre de naissance serait un marqueur potentiel de risque d’impacts sur la santé mentale.
Les enfants uniques et aînés plus exposés
Habituellement, nous pensons que les enfants uniques sont très gâtés, bien que se pose la question de la solitude. En ce qui concerne les aînés d’une fratrie, ils sont également considérés comme des enfants particulièrement choyés, bien qu’endossant certaines responsabilités et attentes parentales, alors que les cadets seraient plutôt invisibles. Ces suppositions sont-elles réelles ? La société privée de logiciels de soins de santé Epic a justement publié une étude sur le sujet sur la plateforme Epic Research le 15 octobre 2024.
Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont ressemblé les données des dossiers médicaux de plus de 180 000 enfants. Selon les résultats, à l’âge de huit ans, les premiers-nés sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété à hauteur de 48 %, mais également de dépression (35 %) par rapport aux autres enfants. Concernant les enfants uniques, les résultats sont de 42 % pour l’anxiété et 38 % pour la dépression.
Soulignons tout de même que l’étude ne tente pas d’expliquer pourquoi les enfants uniques et aînés sont plus exposés à l’anxiété et à la dépression. En revanche, ces travaux ont le mérite d’identifier l’ordre de naissance comme étant un marqueur potentiel concernant les risques de développer ces troubles.
Quelles sont les raisons possibles ?
Si l’étude en question ne dit rien des possibles causes, il est possible d’évoquer quelques explications possibles. Dans un article du 25 octobre 2024, le Huffington Post a interrogé Molly Fox, anthropologue biologique à l’Université de Californie à Los Angeles (États-Unis). L’experte y affirme que les enfants uniques et les aînés subissent la première tentative d’éducation de leurs parents qui peut différer de celui adopté pour les enfants suivants. Par le passé, tout le monde était plus ou moins exposé à la parenté en s’occupant de ses frères et sœurs avant de devenir jeune parent, ce qui n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Pour l’anthropologue, il est question d’une courbe d’apprentissage abrupte, source d’angoisse.
Par ailleurs, l’environnement utérin peut avoir des effets sur la santé et le développement de l’enfant, surtout que chaque grossesse est différente avec des effets sur le long terme qui peuvent varier. Molly Fox rappelle que la première grossesse est particulièrement source de stress et de déprime. Les mères émettent à cette occasion des signaux biochimiques qui préparent l’enfant à une maturation plus rapide. Autrement dit, l’enfant entrerait ensuite plus vite dans la puberté, ce qui expliquerait ces risques plus importants d’anxiété et de dépression.