Lorsque des parents se séparent ou divorcent, ils se demandent souvent ce qui est mieux pour leurs jeunes enfants : passer plus de temps avec la mère ou bien partager le temps de garde de manière équitable ? Une nouvelle étude pourrait apporter la réponse.
Dans une étude publiée le jeudi 2 février 2017 dans la revue Psychology, Public Policy and Law, les chercheurs démontrent les bénéfices obtenus par les enfants du divorce ayant passé un temps équitable entre le domicile de leur père et celui de leur mère durant leur enfance, notamment la petite enfance. D’après l’étude en question, ceux qui sont devenus adultes et qui maintiennent une bonne relation avec leurs deux parents sont ceux qui ont passé un temps équitable entre les deux domiciles lorsqu’ils étaient très jeunes.
Les chercheurs écrivent en effet que des recherches antérieures suggéraient que lorsqu’un jeune enfant passait trop de temps avec le père tôt dans sa vie, cela pouvait endommager la relation mère-enfant, alors considérée comme la plus importante. Cependant, ils ont désormais constaté que « non seulement le temps passé avec le père durant la petite enfance n’affecte en rien la relation mère-enfant, mais cela semble en plus bénéficier aux relations de l’enfant avec ses deux parents », écrit William Fabricius, professeur agrégé de psychologie à l’Université d’Arizona State (États-Unis) et principal auteur de l’étude.
Pour mener cette étude, les chercheurs ont recruté une centaine d’étudiants dont les parents avaient été séparés ou divorcés au cours des trois premières années de leur vie. Il leur a été demandé d’évaluer leurs relations actuelles avec leurs deux parents. En outre, les chercheurs ont sondé les parents de chaque élève en leur demandant de signaler la quantité de temps que l’enfant avait passé lorsqu’il était jeune avec la mère ou le père. Les parents ont également signalé la quantité de temps passé par l’enfant avec le père de 5 à 10 ans et de 10 à 15 ans. Enfin, les parents ont noté s’ils s’étaient séparés ou avaient divorcé durant la première, deuxième ou troisième année de vie de leur enfant.
Les chercheurs ont alors constaté que plus le temps passé avec les deux parents (incluant les nuits passées) avait été partagé de manière équitable, meilleure était la relation avec les deux parents aujourd’hui. Un âge semble même être le plus important : l’âge de deux ans pour l’enfant. Si un enfant de deux ans ne passait pas de temps équitable avec ses deux parents, ces derniers ne pouvaient pas compenser cela par la suite.
Ils expliquent alors que « pour les pères, avoir à prendre soin de leurs nourrissons pour le cycle de nuit, incluant l’heure du coucher, la nuit et le réveil aide les pères à apprendre leur rôle dès le début. Cela aide également le père et l’enfant à apprendre de l’un sur l’autre, ce qui fournit une base solide pour le futur », indique William Fabricius. Il ajoute aussi que pour les mères, laisser l’enfant passer du temps et des nuits chez le père aide à réduire considérablement le stress.