Endométriose : un médicament prometteur dans un essai de phase 3

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Un nouveau médicament avec le potentiel de traiter les douleurs modérées à sévères associées à l’endométriose s’est révélé très efficace dans le cadre d’un essai clinique de phase 3, le tout avec très peu d’effets secondaires.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie inflammatoire et chronique de l’appareil génital féminin. Elle s’explique par le développement de muqueuses utérines en dehors de l’utérus, colonisant ainsi d’autres organes où elles réagissent également aux hormones, s’épaississant et saignant avec le cycle menstruel. La maladie, dont les causes sont encore débattues, toucherait environ 10% des Françaises en âge de procréer. Ces dernières souffrent à des degrés divers de douleurs pelviennes durant les règles ou les rapports sexuels. Dans certains cas, elles souffrent également d’infertilité. Ces symptômes ont naturellement un impact majeur sur la qualité de vie personnelle et professionnelle des concernées.

Par ailleurs, il n’existe à ce jour aucun véritable remède à cette maladie. En effet, les quelques options proposées ne fonctionnent pas pour toutes les femmes. En outre, les effets indésirables sont nombreux, parmi lesquels une perte de la densité osseuse, des bouffées de chaleur, des insomnies ou des changements d’humeur. Toutefois, la situation pourrait bientôt évoluer.

Un médicament prometteur

Un médicament expérimental appelé linzagolix pourrait en effet se présenter comme une meilleure alternative. Le traitement est actuellement testé par la société biopharmaceutique ObsEva en tant que moyen potentiel de traiter la douleur associée à l’endométriose, ainsi que les saignements menstruels abondants des fibromes utérins.

Fin 2021, les résultats de deux essais cliniques de phase 3 se sont révélés suffisamment intéressants pour convaincre la Federal Drug Advisory (FDA) des États-Unis de considérer le linzagolix comme un traitement des fibromes. Il ne faudra peut-être pas longtemps avant que les autorités sanitaires le considèrent également comme un traitement efficace pour les femmes souffrant de douleurs modérées à sévères associées à l’endométriose.

Dans le cadre de ces essais, deux doses quotidiennes différentes de linzagolix ont été testées : une dose de 200 mg et une dose de 75 mg. Avec la dose la plus élevée, les patientes ont également reçu une thérapie hormonale « d’appoint ». En effet, le linzagolix aurait pour effet secondaire de réduire la production d’œstrogènes dans les ovaires. La dose de 75 mg est donc testée en tant qu’option pour les personnes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas prendre de traitement d’appoint.

Par rapport à un placebo, les deux doses de linzagolix auraient entraîné une réduction significative des crampes menstruelles, de la constipation liée aux menstruations (dyschésie) et de la douleur pelvienne après trois mois et jusqu’à six mois.

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Des effets secondaires limités

Au cours des essais cliniques de phase 2b, les bouffées de chaleur étaient l’effet indésirable le plus courant. Ces dernières auraient ainsi touché 20% des femmes concernées par la dose à 75 mg et près de la moitié de celles concernées par la dose à 200 mg. À faible dose, le linzagolix n’aurait en revanche eu aucun impact cliniquement significatif sur la densité minérale osseuse. Seule une perte minime a en effet été constatée pour la dose élevée.

« Bien qu’il y ait eu des progrès récents dans le traitement non chirurgical de l’endométriose, il existe toujours un besoin critique d’options thérapeutiques« , souligne Hugh Taylor, de l’Université de Yale, qui a dirigé les essais. « Une fois par jour, le linzagolix 200 mg avec traitement d’appoint a démontré une excellente efficacité ainsi que des changements minimes de la densité minérale osseuse, suggérant que cette dose peut être utilisée pour un traitement à long terme. »

Notez cependant que ces résultats n’ont pas encore été évalués par des pairs. Ils doivent donc être pris avec des pincettes.