En une heure, 50 % des choses que nous avons apprises partent aux oubliettes !

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Crédits : congerdesign / Pixnio

Qui a déjà entendu parler de la « courbe de l’oubli » ? Il s’agit d’une hypothèse plus que centenaire sur la nature exponentielle de l’oubli. En une heure, il est possible d’oublier la moitié des informations reçues, et cela ne s’arrange pas avec le temps ! Fort heureusement, il existe quelques techniques qui permettent de limiter la casse.

Un déclin exponentiel

La courbe de l’oubli est une hypothèse sur le déclin de rétention de la mémoire dans le temps. En 1885, le philosophe allemand Hermann Ebbinghaus, père de la psychologie expérimentale, extrapole la nature exponentielle de l’oubli. Cette théorie est d’ailleurs très bien expliquée dans une publication de l’Université de Waterloo (Canada).

Prenons un individu assistant à une conférence d’une heure. Au jour 1 avant la conférence, ce dernier n’a pas encore acquis de savoir, si bien que la courbe démarre à 0 %. À la fin de la conférence, les informations sont fraîches et la courbe monte à 100 %. Malheureusement, les choses se gâtent très rapidement. Entre l’heure suivant la conférence et le lendemain, l’individu perd entre 50 et 70 % (voire 80 %) de ce qu’il a appris !

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Crédits : Université de Waterloo

Au fur et à mesure du temps, l’individu continue inexorablement d’oublier. Au jour 30, ce dernier aura finalement retenu entre 2 et 3 % du contenu de la conférence !

Quelles solutions pour y remédier ?

Heureusement, il est possible de faire en sorte que notre apprentissage soit durable. En revanche, il faut absolument être actif afin d’y parvenir. Elizabeth Bjork, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Californie à Los Angeles (États-Unis), expliquait en 2008 qu’il fallait assez rapidement mettre en pratique ce qui a été appris. Il peut également s’agir de relire des chapitres ou des passages incompris la première fois. En effet, le cerveau a tendance à éliminer tout ce qui n’est pas réutilisé. L’objectif ? Faire de la place pour de nouvelles informations.

Ainsi, afin de permettre un stockage dans la mémoire sur le long terme, il faut tout simplement travailler : il s’agit d’un processus que l’on nomme « encodage ». Or, l’une des méthodes les plus efficaces n’est autre que la répétition espacée. Il est question d’absorber de manière répétée et espacée dans le temps les éléments que l’on tente de retenir.

Par ailleurs, il semble qu’expliquer un concept ou un phénomène à quelqu’un d’autre est également un bon moyen de le retenir. D’autres méthodes consistent par exemple à regarder des démonstrations pratiques, comme des vidéos pédagogiques. Enfin, bien dormir aide à la mémorisation, et même une courte sieste peut aider à mieux retenir ce que l’on vient d’apprendre.