Astrobotic, qui développe l’atterrisseur Peregrine, a déclaré que son vaisseau spatial avait subi une anomalie quelques heures après son lancement ce lundi 8 janvier, mettant en péril ses projets d’atterrissage sur la Lune.
Une mission déjà menacée
Après des retards prolongés, d’importants financements fédéraux et un épisode spectaculaire d’explosion du deuxième étage, la fusée Vulcan de United Launch Alliance (ULA) a finalement été lancée depuis la base spatiale de Cap Canaveral en Floride. À son bord se trouvait l’atterrisseur lunaire Peregrine.
Cette mission est la première à être lancée dans le cadre de l’initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la NASA qui vise à transporter des charges utiles sur la Lune sans nécessiter la construction complète de nouvelles sondes spatiales. En outre, Astrorobotic pourrait devenir la première entreprise privée à réaliser un atterrissage lunaire, marquant ainsi une avancée significative dans l’exploration spatiale privée.
Malheureusement, l’atterrisseur semble déjà en difficulté. Dans une déclaration publiée environ sept heures après le lancement inaugural de la fusée Vulcan Centaur, de United Launch Alliance, Astrobotic a déclaré que son vaisseau spatial avait essuyé une anomalie l’empêchant de stabiliser son orientation vers le soleil, et donc de produire de l’énergie à l’aide de ses panneaux solaires.
Dans une mise à jour ultérieure publiée environ une heure plus tard, la société a déclaré avoir conclu que le problème de pointage était lié à une anomalie de propulsion. Le problème est que, si cela se confirme, Peregrine pourrait ne plus être en mesure de se poser en douceur sur la surface lunaire.

Plusieurs charges utiles
En attendant d’en savoir plus, l’équipe de mission a improvisé une manoeuvre permettant de réorienter le vaisseau spatial vers le soleil afin de recharger ses batteries. L’équipe de mission fournira des mises à jour à mesure que davantage de données seront obtenues et analysées.
Pour rappel, la fusée Vulcan a placé Peregrine sur une orbite hautement elliptique, de manière à transporter le vaisseau spatial à proximité de la Lune. Astrobotic prévoyait d’effectuer plusieurs manoeuvres de correction de trajectoire au cours de ces prochaines semaines, pour finalement tenter un atterrissage le 23 février prochain.
La mission lunaire embarque cinq charges utiles de la NASA, dont un spectromètre chargé d’étudier l’exosphère lunaire. Il transportera également des instruments pour détecter l’hydrogène, mesurer les neutrons, et fournir une télémétrie laser précise avec des rétroréflecteurs lunaires. Deux spectromètres, NIRVSS et LETS, observeront la surface lunaire pour comprendre sa composition et son environnement thermique.
En plus des charges utiles de la NASA, la mission comprend des objets variés, tels que la capsule Lunar Dream japonaise avec des messages d’enfants et même un bitcoin des Seychelles.
