champignon vénéneux
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En plus d’être (très) désagréables, les intoxications alimentaires pourraient affecter notre cerveau !

L’ingestion d’aliments contaminés conduit généralement à une intoxication alimentaire, rendant les personnes malades et ce, parfois très gravement. Or, un incident de ce type peut générer une signature neurologique, comme le révèle une récente étude étasunienne.

Une belle avancée en neurologie

Souvent accidentelles, les intoxications alimentaires font leur apparition suite à la consommation d’aliments ou de boissons contenant des agents pathogènes infectieux (bactéries, virus etc) ou des toxines (ex : métaux lourds). Par ailleurs, de tels accidents peuvent arriver en raison de manquements en termes d’hygiène, de stockage ou de préparation, entre autres. Les personnes touchées sont en proie à des vomissements, des douleurs abdominales, des maux de tête ou encore de la fatigue physique et dans le pire des cas, les victimes trouvent la mort.

Une équipe de l’Institut des neurosciences de l’Université Princeton (États-Unis) a publié un article sur le sujet dans la revue Nature le 2 avril 2025. Selon les chercheurs, les intoxications alimentaires peuvent laisser des traces dans le cerveau.

Ces recherches menées sur des souris décrivent un parcours neuronal débouchant sur l’apparition d’une signature propre à une intoxication alimentaire. Or, s’il est un jour avéré que le même processus se déroule dans le cerveau humain, la Science sera à même d’expliquer pourquoi les personnes se souviennent clairement de ce type d’incident. Il se pourrait même que cette aptitude ait un lien avec l’évolution, évitant aux animaux – et potentiellement aux humains – d’éviter de commettre deux fois la même erreur et donc, de s’exposer de nouveau à la même source d’intoxication.

douleurs abdominales mal de ventre
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Une signature neurologique de type « signal d’alarme »

Le fait est que le mécanisme que décrivent les neurologues est inédit. En effet, il peut s’écouler un laps de temps assez long entre l’ingestion et l’arrivée des premiers symptômes. Or, les chercheurs étudient habituellement des mécanismes permettant une relation de cause à effet directe, ce qui n’est pas le cas ici. Pour les auteurs de l’étude, la zone du cerveau concernée n’est autre que l’amygdale, jouant un rôle déterminant dans la détection du danger, sur la base des informations que collectent en permanence nos cinq sens. Ainsi, la décision de consommer où non un aliment s’associe à cette zone cérébrale et évidemment, fait suite à un contact avec le nez et/ou les papilles gustatives.

Dans le cadre de leur expérience, les neurologues ont fait boire à des souris un genre de soda au raisin, avant de leur injecter une demi-heure plus tard, une substance leur donnant la nausée. Or, malgré ce laps de temps, le cerveau des rongeurs a associé la boisson aux nausées. Ensuite, les souris ont systématiquement refusé d’ingérer le liquide et ce, chaque fois que ce dernier leur était proposé. Ceci témoigne donc d’une signature neurologique de type « signal d’alarme », caractéristique de l’une des fonctions de l’amygdale.

Enfin, il est évident que ces recherches témoignant d’une telle signature dans le cerveau des souris devront faire l’objet de plus amples travaux afin de valider la théorie au niveau du cerveau humain.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.