Des archéologues ont récemment découvert un site funéraire étonnant dans le sud de la Norvège, près de Fredrikstad. Il révèle des dizaines de tombes d’enfants datant de l’âge du bronze et de l’âge du fer qui gisent sous des cercles de pierres. Ce cimetière, unique en Europe, soulève de nombreuses questions et fascine les chercheurs par la complexité et le soin apporté à sa construction.
Une découverte exceptionnelle
Les sépultures ont été découvertes par une équipe du Musée d’histoire culturelle de Norvège l’année dernière. Situées à environ 80 kilomètres au sud d’Oslo, près de la frontière suédoise, elles se distinguent par des cercles de pierres méticuleusement placées. Chaque cercle mesure jusqu’à deux mètres de diamètre.
En tout, 41 formations de pierres rondes ont été mises au jour, chacune placée juste sous la surface du sol. Chaque cercle comporte en outre une grande pierre centrale, entourée de plusieurs autres pierres. Des investigations ont par la suite révélé la présence d’os brûlés et de tessons de poterie sous ces structures. Une analyse récente a montré que presque toutes les sépultures contenaient des enfants morts entre 800 et 200 avant J.-C., la plupart étant des nourrissons, tandis que d’autres avaient entre trois et six ans.
Un site funéraire énigmatique
Les pratiques funéraires des âges nordiques du bronze et du fer comprenaient souvent l’incinération des morts sur des bûchers, suivie de l’enterrement ou de la dispersion des os restants. Les pierres étaient alors disposées en spirale ou en roue sur le site de crémation. Cependant, le site funéraire de Fredrikstad se distingue par la proximité des tombes et la précision de leur construction.
Le soin apporté à la construction des tombes, chaque pierre provenant d’un endroit différent et étant placée précisément, indique également un investissement émotionnel et culturel significatif, probablement parce qu’il s’agissait d’enfants.
Cette concentration de tombes est donc sans précédent en Europe. Le site se trouve également dans une région parsemée de gravures rupestres qui décrivent des voyages et le culte du soleil, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la mystique du lieu. Les archéologues n’ont pas encore trouvé d’explication définitive pour cette forte présence de tombes d’enfants, bien qu’ils notent que le taux de mortalité infantile était probablement élevé à cette époque.
Après avoir soigneusement documenté et prélevé des échantillons du site, les archéologues ont recouvert leurs fouilles. Toutefois, une des formations rocheuses sera présentée dans une exposition intitulée « À la mémoire des enfants » au musée d’histoire culturelle d’Oslo. Les chercheurs prévoient également d’analyser les artefacts trouvés sur le site, y compris des morceaux de poterie et une possible broche en métal.
Cette découverte offre un aperçu rare et profondément émouvant des pratiques funéraires et des croyances de l’âge du bronze et de l’âge du fer en Scandinavie. Le soin apporté aux sépultures d’enfants et la complexité des structures en pierre soulignent l’importance de ces rituels dans les sociétés anciennes. Si les archéologues continuent de chercher des réponses, ce site énigmatique enrichit déjà notre compréhension du rapport des peuples nordiques à la mort et au monde spirituel, tout en laissant ouvertes de nombreuses questions sur les raisons de cette concentration inhabituelle de tombes d’enfants.
Les tombes, un témoignage poignant des défis de l’époque
Ces sépultures soulignent non seulement les croyances spirituelles complexes des peuples nordiques, mais elles rappellent également les défis sanitaires et sociaux auxquels ils étaient confrontés. Le grand nombre de tombes d’enfants, associé à l’importance accordée à leur inhumation, pourrait refléter une volonté de protéger les âmes des plus jeunes ou de marquer leur passage dans l’au-delà. Cela illustre une époque où la mortalité infantile, probablement exacerbée par des épidémies, des famines ou des conditions climatiques difficiles, jouait un rôle central dans la vie et la mémoire collective de ces communautés.