En Méditerranée, des coraux sont « revenus d’entre les morts »

Crédits : Wikipédia

Une étude en Méditerranée a montré que certains coraux, qui semblaient avoir succombé aux effets du réchauffement climatique, ont réussi à se développer de nouveau. Mais pour cela, ils ont dû faire quelques sacrifices.

Nous savons que les coraux du monde entier sont en danger, pour plusieurs raisons. D’une part à cause de la pollution par l’azote. Les rejets de cet élément dans les océans privent les coraux de phosphore. Ce qui les rend plus sensibles aux changements environnementaux. Le réchauffement climatique et l’acidification des eaux sont également à blâmer. Qu’il s’agisse de l’un ou l’autre, la conséquence est la même : le corail meurt.

Le corail se présente en effet comme une conglomération complexe d’algues microscopiques responsables de la couleur, et de très petits animaux appelés polypes, qui sécrètent le calcaire nécessaire à son squelette. À la moindre hausse de température, le corail, stressé, se débarrasse alors des algues. C’est cette séparation qui entraîne le blanchiment (et donc la mort) des coraux.

Résurrection

Depuis près d’une vingtaine d’années, Diego K. Kersting, de l’Université Freie de Berlin, étudie les coraux en mer Méditerranée, au large de l’Espagne. Il se concentre notamment sur les populations de Cladocora caespitosa, une espèce de corail en voie de disparition.

Des études antérieures ont déjà rapporté des épisodes de mortalité massive dans ces récifs. Notamment après la grande vague de chaleur de 2003. Durant cet épisode, environ 25 % des coraux avaient succombé.

Mais récemment, il s’est aperçu que plus d’un tiers d’entre eux, qui normalement devaient être morts, s’étaient peu à peu reconstitués. « C’était une grande surprise », explique-t-il dans la revue Science Advances.

Pour ce faire, ils ont adopté une toute nouvelle stratégie de survie. Les polypes ont réduit leurs dimensions, abandonné en partie leur squelette initial et progressivement, ils ont reconstitué un nouveau squelette.

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Certains coraux supposés avoir été tués par le stress thermique se sont rétablis. Crédits : Diego K. Kersting

Une croissance (trop) lente

Cette nouvelle découverte suggère ainsi la possibilité que d’autres colonies de coraux dans le monde puissent également appliquer les mêmes stratégies de survie. Des recherches supplémentaires devront être faites pour tenter de le savoir.

Il faut également bien souligner que ces coraux se (re) développent très lentement – à raison de 3 mm par an. « Donc si vous avez chaque été une vague de chaleur capable de tuer 10 à 15 % des récifs, ça devient compliqué », note le chercheur. Et tout porte en effet à croire que ces vagues de chaleur seront de plus en plus récurrentes.

Les coraux, même s’ils font preuve de résilience, ont donc toujours besoin de notre aide. Le meilleur moyen de le faire est de mettre en place des mesures immédiates pour lutter contre le réchauffement des océans. Rappelons que les récifs coralliens abritent 25 % de la vie marine de la planète.

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