À Surabaya (Indonésie), il est possible de payer un ticket de bus en rapportant des déchets plastiques. Des milliers de personnes peuvent désormais prendre les transports en commun gratuitement tout en participant au nettoyage des rues.
Les usagers apprécient l’initiative
Dans la ville de Surabaya, il est désormais possible de troquer des tickets de bus contre des bouteilles et des gobelets en plastique, comme l’explique le quotidien local Coconuts Jakarta dans un article du 9 août 2019. Cette ville de plus de 3 millions d’habitants située sur l’île de Java permet à plus de 15 000 usagers réguliers de prendre les transports en commun gratuitement au quotidien.
Un ticket de bus valable une heure s’échange contre trois grandes bouteilles en plastique destinées au recyclage. Il est également possible d’apporter une dizaine de gobelets en plastique, seulement dans le cas où ceux-ci ne sont pas écrasés. Les autorités de Surabaya ont donc trouvé un excellent moyen de mobiliser la population au niveau de la lutte contre la pollution. Chaque mois, environ six tonnes de déchets plastiques sont ainsi récoltées avant d’être revendues à des sociétés de recyclage.
Cette initiative rappelle celle que nous évoquions il y a quelques semaines en Turquie. À Istanbul, une centaine de points de collecte a été déployée, permettant aux usagers de créditer leur carte de transport. Toutefois, la toute première idée du genre serait née à Pékin (Chine) en 2015.

Crédits : capture YouTube/WION
L’Indonésie et la prise de conscience écologique
À Surabaya, les habitants voient leur consommation de plastique autrement et certains n’hésitent pas à ramasser directement les déchets jonchant le sol. D’autres évitent désormais de s’en débarrasser directement à même la rue. Il faut savoir que cette initiative s’inscrit dans un plan beaucoup plus large, à l’échelle de l’ensemble du pays. En effet, l’Indonésie espère réduire de 70 % la quantité de déchets plastique d’ici 2025. Le pays a déployé les grands moyens, entre le soutien au recyclage et les campagnes de sensibilisation.
Cet élan de prise de conscience est peut-être né du combat gagné par deux petites filles à Bali en 2016. Sous la pression de Melati et Isabel Wijsen, ce haut lieu du tourisme en Asie interdit progressivement les pailles et sacs en plastique à usage unique. Dans la capitale Jakarta, on pense sérieusement à bannir ces mêmes sacs en plastique.
Cette politique se retrouve à différents niveaux, puisque l’Indonésie désire ne plus être un de ces pays recevant des milliers de tonnes de déchets en provenance d’autres contrées. Ces derniers mois, des conteneurs renfermant des déchets plastiques mais également des matières dangereuses ont été retournés vers des pays comme les États-Unis, l’Australie, la France, l’Allemagne ou encore Hong Kong.
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