En Inde, la chaleur pourrait tuer 1,5 million de personnes chaque année

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Les chaleurs extrĂªmes pourraient faire autant de victimes que les maladies infectieuses chaque annĂ©e en Inde d’ici 2100, si rien n’est faire pour endiguer la crise climatique.

Lundi, un épais brouillard continuait de recouvrir New Delhi. Il s’agit de l’un des plus violents épisodes de pollution atmosphérique essuyé par la mégapole indienne. Il est le fuit d’une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles) et d’émission humaines de carbone (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, etc.). Ces « smogs » font chaque année de nombreuses victimes, mais ils ne sont pas les seules conséquences de ces émissions de gaz à effet de serre.

Hausse mortelle des températures

Une nouvelle étude jette en effet un nouveau regard sombre sur l’avenir de ce grand pays. Ce nouveau rapport signé du Climate Impact Lab part du principe que les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère culmineront vers 2040 et atteindront 540 parties par million (ppm) d’ici la fin du siècle.

Dans ce scénario, les chercheurs estiment que 16 des 36 États et territoires du pays deviendront plus chauds que le Pendjab. C’est actuellement l’État le plus chaud, avec une température moyenne estivale d’environ 32 degrés Celsius.

Outre cette augmentation des tempĂ©ratures, le nombre d’épisodes caniculaires devrait Ă©galement augmenter. L’État d’Odisha connaĂ®tra la plus forte augmentation, avec une moyenne de 48 jours « très chauds » d’ici 2100, contre 1,62 en 2010. Delhi devrait connaĂ®tre 22 fois plus de jours de chaleur extrĂªme et Haryana 20 fois plus de jours.

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Plus d’un million de morts chaque année

Au regard de ces projections, les chercheurs estiment qu’environ 1,5 million de personnes supplĂ©mentaires pourraient mourir chaque annĂ©e en Inde d’ici 2100, Ă  cause de la hausse des tempĂ©ratures et de la rĂ©currence des Ă©pisodes de chaleur extrĂªme. C’est un taux de mortalitĂ© aussi Ă©levĂ© que celui des maladies infectieuses en Inde aujourd’hui.

Plus prĂ©cisĂ©ment, on apprend que six États – l’Uttar Pradesh, le Bihar, le Rajasthan, l’Andhra Pradesh, le Madhya Pradesh et le Maharashtra – devraient contribuer Ă  plus de la moitiĂ© de ce taux de mortalitĂ© dĂ» Ă  la hausse des tempĂ©ratures.

« Après avoir dĂ©jĂ  enregistrĂ© 2 500 dĂ©cès dus Ă  une vague de chaleur en 2015, l’avenir devrait Ăªtre encore plus prĂ©occupant si l’Inde – et le monde – ne change pas de cap pour attĂ©nuer les effets nĂ©fastes du changement climatique », a dĂ©clarĂ© Amir Jina, principal auteur de l’étude.

Il y a tout de mĂªme une lueur d’espoir. Les auteurs du rapport soulignent en effet que si les autoritĂ©s mondiales respectent leurs engagements signĂ©s dans le cadre des accords de Paris, le taux de mortalitĂ© de l’Inde dĂ» Ă  une chaleur Ă©levĂ©e pourrait chuter de plus de 80 %.

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