Everglades
Crédits : GPA Photo Archive / Flickr

En fort déclin depuis plus d’un siècle, cette célèbre zone humide de la Floride pourrait retrouver sa splendeur

La superficie de la célèbre zone humide tropicale du sud de la Floride que l’on nomme « Everglades » n’a cessé de se réduire durant le XXe siècle. Toutefois, un projet mis en place depuis l’an 2000 a pour objectif d’inverser la situation.

Pourquoi cette région a t-elle décliné ?

Inscrit au patrimoine de l’UNESCO, le Parc national des Everglades n’est autre que la plus grande réserve de nature sauvage subtropicale du continent nord-américain. Couvant aujourd’hui un peu plus de 6 000 km², ce parc se trouve au sein de l’écorégion baptisée sobrement Everglades dans le sud de la Floride, couvrant une superficie d’environ 20 000 km². Cette surface s’est fortement réduite durant d’un siècle mais la situation pourrait changer dans un avenir plus ou moins proche. Le sujet est notamment traité dans l’ouvrage Everglades: The Ecosystem and Its Restoration (1994), écologiste aquatique et spécialiste de la région.

Au début du XXe siècle, le gouverneur de la Floride soutient un imposant drainage de la zone afin d’irriguer les exploitations agricoles mais également, gagner des terres pour le développement urbain. Il s’agit également d’éviter le débordement du lac Okeechobee. Ainsi, des canaux sont construits afin de déverser ses eaux dans l’océan Atlantique. Deux décennies plus tard, une digue voit le jour autour de ce même lac, suite à de nouveaux risques de débordement en raison d’une série d’ouragans ravageurs. En 1928, les autorités autorisent la construction d’une route – le Tamiami Trail – afin de relier les villes de Tampa et Miami. Néanmoins, la route est devenue un nouvel obstacle à l’écoulement de l’eau.

A la fin des années 1940, d’importants dégâts humains et matériels suite au passage d’autres ouragans. Les autorités battissent alors un énorme réseau de barrages, digues et stations de pompage, drainant cette fois la moitié de la superficie des Everglades. Une aire agricole couvrant environ 3 000 km² voit ensuite le jour, principalement pour la culture de la canne à sucre. Dans les années 1960, un canal de neuf mètres de profondeur à débit rapide est aménagé afin de canaliser environ 80 kilomètres de méandres de la rivière Kissimmee. L’objectif ? Réduire les risques d’inondation des plaines de la zone lors des crues. Viennent ensuite l’aménagement d’autres canaux et digues, divisant une région intégrant désormais des zones de conservation de l’eau.

carte Everglades
Carte de la région des Everglades (2010).
Crédits : NOAA / U.S. Census Bureau / Wikimedia Commons

Prise de conscience et projet de restauration

Dans les années 1970, les autorités comprennent que la situation se dégrade. Désormais, l’eau douce ne s’écoule plus du tout facilement vers le sud et l’eau de mer augmente les taux de salinité au niveau des estuaires, impactant la faune et la flore. Dans les Everglades, la qualité de l’eau baisse en raison du ruissèlement des eaux usées provenant de l’agriculture ainsi que des eaux pluviales ayant traversé les zones urbaines. En 1998, une portion de 1,6 km soigneusement choisi fait l’objet d’un surélèvement. Ceci permet alors de rétablir l’écoulement de l’eau vers le sud.

En l’an 2000, le Congrès américain adopte le Comprehensive Everglades Restoration Plan (CERP). Il s’agit ci d’un projet sur plusieurs décennies intégrant de nombreux chantiers à travers la région : destruction de plusieurs centaines de kilomètres de route et rebouchage de canaux. Le but est ici de restaurer environ 220 km² de marécages dont l’asséchement remonte aux années 1960.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.