En cas d’agression dans la rue, 9 personnes sur 10 interviendront

Crédits : Capture d'écran Youtube

Une récente étude suggère qu’en cas d’agression dans la rue, une ou plusieurs personnes interviendront neuf fois sur dix pour venir en aide à la victime.

Les humains ne sont pas aussi égoïstes qu’on le pense. Au contraire, la capacité d’empathie de notre espèce, hautement sociale, nous permet de sentir, de comprendre les émotions et les besoins d’autrui. Mais l’empathie ne garantit pas toujours l’action humanitaire. Pour venir en aide aux autres, en situation de danger, nous avons également besoin de courage. Une vertu qui ne manque pas non plus à notre espèce. En témoigne ces nouveaux travaux suggérant que, lors de situations conflictuelles dans la rue, un ou plusieurs passants interviendront 9 fois sur 10. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue American Psychologist.

Pour cette étude une équipe de chercheurs de l’Université de Copenhague, de l’Institut néerlandais pour l’étude du crime et de l’application de la loi et de l’Université de Lancaster a examiné des enregistrements vidéo de 219 actes d’agressions. Trois lieux ont été choisis : les quartiers défavorisés d’Amsterdam, de Lancaster en Angleterre, et du Cap en Afrique du Sud. Après analyse des images, il est ressorti qu’un tiers, ou plusieurs, intervenaient dans 91% des cas. Soit pour défendre la victime (calmer l’agresseur ou tenter de l’éloigner), soit pour la consoler. Notons également que plus il y avait de passants, plus il y avait de chances pour qu’une ou plusieurs personnes interviennent.

L’intervention est la norme

«Selon ce qui est communément admis, la non-implication est la réponse par défaut des passants face à des événements d’urgence publique, explique Richard Philpot, principal auteur de l’étude. Ces résultats suggèrent que l’intervention est en fait la norme lorsqu’il y a des conflits d’agression réels. Le fait que les passants soient plus actifs que nous le pensons est un signe rassurant pour les victimes potentielles. Et pour le public dans son ensemble. En ce sens, nous devrions déployer des efforts de prévention du crime qui misent sur la volonté des passants à intervenir».

agression
1 : en bas à droite, un homme en chemise blanche frappe un homme au sol. Un spectateur observe. 2 : deux passants se rapprochent. 3 : les deux passants sont rejoints par d’autres. L’agresseur est écarté par un homme tandis qu’une femme se place entre les parties en conflit. Crédits : Université de Lancaster

Ces statistiques sont par ailleurs encourageantes pour deux raisons. D’une part, le simple fait de savoir qu’intervenir est la norme peut encourager davantage de personnes à agir. Et d’autre par, en ayant connaissance de ces chiffres, des agresseurs pourraient éventuellement réfléchir à deux fois avant s’attaquer à un tiers dans la rue.

On note également que ces taux d’interventions étaient à peu de chose près similaires dans les trois villes. Les rues du Cap étant généralement considérées comme plus dangereuses, les chercheurs suggèrent donc que ce n’est pas le niveau de danger perçu qui détermine le taux global d’intervention. Une personne qui a besoin d’aide sera secourue, que les rues soient sûres ou non.

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