En Amazonie brésilienne, 2020 enregistre le nombre d’incendies le plus élevé de la dernière décennie

Amazonie feux
Crédits : Victor Moriyama/Greenpeace.

La politique de l’actuel président brésilien – Jair Bolsonaro – et de son gouvernement continue de se lire dans l’état de santé de l’Amazonie. En effet, l’Institut national de recherches spatiales (INPE) a indiqué que les incendies ont progressé de 12,7 % au cours de l’année 2020. Un surplus qui place 2020 à un niveau plus connu depuis dix ans quant au nombre de feux de forêts.

Au total, ce sont près de 223 000 incendies qui ont sévi sur le territoire brésilien sur la seule année écoulée. Il faut au moins remonter à 2010 pour trouver un chiffre plus important. Parmi tous ces foyers, plus de 100 000 se sont déclenchés en Amazonie brésilienne et 22 000 au niveau du Patanal au sud du pays. Des écosystèmes multiples et riches qui figurent, on le rappelle, parmi les plus importants de notre planète. Dans ces deux zones, le nombre de feux de forêts a augmenté de 16 % et 120 % par rapport à 2019, respectivement.

incendie feu de forêt
Crédits : iStock.

Amazonie et feux de forêts : le rôle d’une politique controversée

Ces données sont récoltées de façon continue par les satellites et sont compilées par les scientifiques qui produisent régulièrement des rapports. Par ailleurs, les images qui circulent sur les réseaux à chaque saison sèche – reprises par divers médias – continuent de soulever l’indignation face à la ligne de conduite du gouvernement brésilien. En particulier, la volonté d’utiliser des terres vierges pour développer l’industrie agroalimentaire et l’exploitation de minerais. Aussi, on ne sera pas étonné de constater que la majeure partie des départs d’incendies sont liés au défrichage pour l’agriculture et l’élevage. Ainsi, sur l’unique mois d’août 2020, c’est une surface supérieure à celle de la Jamaïque qui est partie en fumée. Un record sur les 12 ans de suivi disponibles.

D’un autre côté, les budgets alloués aux programmes de protection de l’environnement sont de moins en moins élevés. Une tendance qui n’aide pas à lutter contre la volonté d’empiéter sur des espaces protégés, lesquels abritent parfois des peuples indigènes. Enfin, notons que cette continuité dans la déforestation participe à rejeter dans l’atmosphère le carbone fixé dans la biomasse durant la photosynthèse. Autrement dit, elle contribue au réchauffement climatique qui fragilise lui-même la forêt. Un cercle vicieux qui aurait déjà franchi un certain point de non-retour selon les recherches les plus récentes. Toutefois, il reste encore du temps pour agir et éviter un effondrement global et irréversible de la forêt amazonienne. Un temps très précieux à ne pas gaspiller, cela va sans dire.