Des empreintes de moas vieilles de 3,6 millions d’années découvertes en Nouvelle-Zélande

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Les empreintes du moa Emeidae trouvées dans la rivière Kyeburn, île du Sud, Nouvelle-Zélande ; l'empreinte des Dinornithidae associée est visible entre les deux premières empreintes à gauche. Crédits : Ian Griffin / Musée d'Otago.

En Nouvelle-Zélande, des paléontologues ont récemment mis au jour pas moins de sept empreintes de moas, des oiseaux géants incapables de voler qui appartenaient à l’ordre éteint des Dinornithiformes. Ces traces, datant de 3,6 millions d’années, révèlent des détails fascinants sur ces créatures emblématiques du Quaternaire.

D’anciens oiseaux géants

Les moas ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la Nouvelle-Zélande. Ces oiseaux géants, incapables de voler, ont prospéré à la fin du Quaternaire, présentant une diversité remarquable avec neuf espèces différentes. Leur éventail de tailles était impressionnant, s’étendant de la dimension d’une grande dinde à celle de véritables géants mesurant jusqu’à trois mètres de haut.

L’un des aspects les plus intrigants des moas réside dans leur fort dimorphisme sexuel. Les femelles de certaines espèces étaient en effet nettement plus imposantes que leurs homologues masculins. Cette caractéristique distinctive suggère des rôles sexuels et des comportements reproducteurs particuliers au sein de ces espèces éteintes.

En ce qui concerne leurs habitats, les moas étaient capables d’une incroyable adaptation, occupant une variété de milieux allant des zones subalpines aux forêts denses, en passant par les broussailles et les prairies ouvertes. Leur diversité écologique leur a permis de coloniser différentes régions de la Nouvelle-Zélande.

Nous savons également que ces oiseaux ont constitué pendant des siècles une source de nourriture cruciale pour les Maoris, les habitants autochtones de la Nouvelle-Zélande, mais jusqu’à un certain point. Il y a environ 600 ans, les moas ont en effet disparu en tant qu’espèce, probablement en raison de la chasse intensive et de la prédation pratiquée par les humains.

Une découverte exceptionnelle

Aujourd’hui, l’héritage des moas survit à travers des découvertes paléontologiques fascinantes telles que ces récentes empreintes.

Des paléontologues les ont identifiées sur l’île du Sud, près de la rivière Kyeburn. Ces traces ont probablement été faites par des oiseaux marchant à travers une partie de l’ancienne plaine fluviale de la région qui était alors exposée à l’air et recouverte de loess (sorte de dépôt de poussière éolienne). Elles ont probablement été rapidement ensevelies par d’autres poussières glaciaires soufflées par le vent.

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Vue d’artiste du moa qui a créé les empreintes de Kyeburn. Crédits : Paulina Barry.

L’analyse de ces traces a permis d’identifier deux spécimens distincts. Le premier appartenait à la famille des moas Emeidae, probablement du genre Pachyornis. D’après ses empreintes, il avait une masse moyenne de 84,61 kg et se déplaçait à une vitesse de 2,61 km/h. Le deuxième, un individu de la famille des Dinornithidae, probablement du genre Dinornis, pesait environ 158 kg.

Ces empreintes constituent le deuxième plus ancien enregistrement fossile de moa, offrant un rare aperçu d’une période d’évolution mal comprise de ces oiseaux.

Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of the Royal Society of New Zealand.