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Quelle est l’empreinte carbone de nos animaux de compagnie ?

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Crédits : ilyessuti/pixabay

Une étude récente publiée dans The Global Environmental Change s’est penchée sur l’empreinte carbone de nos animaux de compagnie. Et les chiffres sont très impressionnants.

Véritables sources inépuisables de bonheur, nos chiens et chats de compagnie coûtent cher à la planète. Une étude américaine avait estimé il y a deux ans que leurs habitudes alimentaires sont responsables du rejet de près de 65 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère chaque année. En revanche, ces travaux ne s’étaient concentrés que sur les émissions inhérentes à la production de viande nécessaire pour les nourrir. Pour rappel, les chiens et chats de compagnie consomment environ 20% de la viande produite dans le monde.

Toutefois, n’oublions pas non plus que la nourriture de nos animaux contient également beaucoup de céréales. De nouveaux travaux prenant ces données en compte revoient finalement les compteurs à la hausse.

Dans le cadre de cette étude, des chercheurs de l’Université d’Édimbourg (Écosse) et de l’Institut de technologie de Karlsruhe (Allemagne) se sont concentrés sur les principaux ingrédients de plus de 280 types d’aliments secs (croquettes, principalement) pour animaux de compagnie disponibles aux États-Unis et en Europe. Ces régions représentent en effet les deux tiers des ventes mondiales.

Il en est ressorti qu’environ la moitié de cette nourriture sèche est constituée de plantes cultivées comme le maïs, le riz ou le blé. Le reste est ensuite principalement constitué de divers produits animaux ou issus de la pêche. Les chercheurs ont ensuite analysé l’impact environnemental de ces principaux ingrédients.

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Crédits : mattycoulton/pixabay

Plus de 100 millions de CO2 et 49 millions d’hectares de terres

Résultats : les émissions annuelles de gaz à effet de serre inhérentes à leur production s’élèveraient à 106 millions de tonnes de dioxyde de carbone. À titre de comparaison, c’est plus que les émissions totales de certains pays, comme le Mozambique et les Philippines d’après les chercheurs.

Ils estiment également qu’environ 49 millions d’hectares de terres agricoles (soit environ deux fois la taille du Royaume-Uni) sont exploités chaque année uniquement pour fabriquer la nourriture sèche de nos chats et chiens qui représentent 95% des ventes d’aliments pour animaux de compagnie.

Rappelons que cette étude ne tient ici compte que de la nourriture sèche. Aussi, l’impact environnemental total de cette industrie est en réalité encore plus élevée. Au regard de ces résultats, les chercheurs estiment que la demande toujours plus croissante d’aliments pour animaux de compagnie devrait être prise en compte dans les initiatives visant à améliorer la durabilité du système agroalimentaire mondial.

« C’est un sujet qui a été précédemment négligé, mais nous avons montré que les animaux de compagnie et la manière dont ils se nourrissent devraient être considérés parallèlement à d’autres actions visant à réduire le changement climatique et la perte de biodiversité« , souligne en effet le Dr Peter Alexander, principal auteur de l’étude.

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Oui, vous avez bien entendu ! Crédits : jarmoluk/Pixabay

Les asticots, une alternative nutritive moins énergivore

Comment pourrions-nous alors réduire l’empreinte écologique de nos chers compagnons ? On imagine en effet difficilement les humains se passer de leurs animaux de compagnie. Aussi nous devons chercher ailleurs. Dans la composition de leur menu, par exemple ? Certaines entreprises, comme Yora, proposent en effet aujourd’hui de remplacer la viande consommée par nos animaux par une source de protéines différente, moins chère et plus disponible : les asticots.

Les avantages seraient en effet nombreux. Comparé à l’élevage bovin, le site web de la compagnie affirme que par exemple, l’élevage de larves de mouche nécessite près de 47 fois moins de terres et environ 20 fois moins d’eau pour produire un kilo de nourriture. Si elle était généralisée, cette industrie rejetterait également environ 25 fois moins d’émissions de gaz à effet de serre.

Autre avantage, et non des moindres : si l’idée de manger des asticots ne paraît pas une option très appétissante, rappelons-nous que nos animaux, eux, ne sont pas très regardants sur la nourriture.