Donald Trump, président élu pour un second mandat, a annoncé qu’Elon Musk, PDG de SpaceX et Tesla, serait à la tête d’un tout nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (ou DOGE) dans son administration. Le département vise à transformer la manière dont les agences fédérales fonctionnent, en réduisant les réglementations et en démantelant certaines structures bureaucratiques pour favoriser l’efficacité, selon l’annonce faite par Trump le 12 novembre.
Un projet qui attire l’enthousiasme de Musk
Elon Musk a rapidement manifesté son enthousiasme pour le projet sur X (anciennement Twitter), qu’il a acquis en 2022. Il a proposé de rendre les actions du DOGE entièrement transparentes pour le public, en publiant les décisions et les changements en ligne. Musk a même suggéré un classement des « dépenses les plus stupides » du gouvernement pour souligner, de manière à la fois tragique et divertissante selon ses termes, les dépenses publiques inutiles.
Dans un message publié mardi soir, Musk a affirmé : « Soit nous parvenons à rendre le gouvernement efficace, soit l’Amérique fait faillite. C’est à cela que tout se résume. » Pour lui, cette initiative est plus qu’une simple réforme : c’est une mission de survie pour le pays.
À ses côtés, le département sera codirigé par Vivek Ramaswamy, entrepreneur et personnalité politique, engagé comme Musk à réduire les dépenses inutiles du gouvernement. Donald Trump espère que ce duo de visionnaires mènera une transformation radicale des États-Unis, en réformant les institutions de l’intérieur, tout en collaborant avec la Maison-Blanche et le Bureau de la gestion et du budget pour apporter une approche « entrepreneuriale » jamais vue au sein du gouvernement fédéral.
L’ambition de Trump est de voir le DOGE finaliser son travail d’ici le 4 juillet 2026, date marquant le 250ᵉ anniversaire de la Déclaration d’indépendance des États-Unis.
Des risques de conflit d’intérêts
Cependant, cette collaboration pourrait soulever des préoccupations sur de potentiels conflits d’intérêts. Les différentes entreprises de Musk, qui ont souvent des contrats lucratifs avec le gouvernement, pourraient en effet bénéficier de son nouveau rôle. Par exemple, son entreprise de voitures électriques, Tesla, reçoit des subventions publiques pour l’installation de bornes de recharge, et SpaceX a signé des contrats de plusieurs milliards de dollars pour des missions lunaires. De plus, son entreprise de satellites, Starlink, a reçu des aides financières fédérales pour étendre l’accès internet dans les régions reculées.
NPR a récemment souligné cette question, rappelant que Musk a déjà un passé de collaboration avec le gouvernement fédéral. Cependant, la question reste ouverte de savoir s’il est possible de séparer son intérêt personnel de ses nouvelles fonctions, d’autant plus qu’il serait responsable de décisions qui pourraient directement ou indirectement impacter ses propres entreprises.
Notez enfin que ce n’est pas la première fois que Musk collabore avec une administration Trump. Lors du premier mandat de Trump, Musk siégeait dans trois conseils consultatifs, mais il avait quitté ces postes en 2017 après le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, en signe de désaccord avec cette décision. Depuis, la position de Musk semble avoir évolué : non seulement il a ouvertement soutenu la campagne de réélection de Trump, mais il aurait également contribué à hauteur de 100 millions de dollars au financement de comités d’action politique pro-Trump.