Lancement du Starship : Elon Musk partage des infos intéressantes

Starship SpaceX
Crédits : Gene Blevins

Il y a quelques jours, le patron et ingénieur en chef de SpaceX, Elon Musk, a partagé quelques données sur le premier vol de l’énorme fusée Starship qui s’est auto-détruite à peine quatre minutes après son envol dans le ciel Texan. Voici les points essentiels à retenir.

La mégafusée Starship de SpaceX s’est illustrée le 20 avril dernier en décollant de sa rampe de lancement de Boca Chica, avant d’exploser quelques minutes plus tard. Cette première tentative de vol à vitesse quasi orbitale aura permis aux ingénieurs de collecter un maximum de données dans le but d’apporter des améliorations au prochain prototype (le B9). Plusieurs de ces enseignements ont été partagés il y a quelques jours par Elon Musk lors d’un chat audio sur Twitter. Et visiblement, la fin du vol a été plus tendue qu’elle n’aurait dû l’être.

Problème de FTS et de TVC

Comme nous l’avons précédemment rapporté, l’explosion du Starship était intentionnelle, déclenchée par le Flight Termination System (ou FTS). Ce système de sécurité est utilisé lors de certains lancements de fusées dans le but de mettre fin au vol en cas d’urgence ou de situation potentiellement dangereuse. En temps normal, le FTS s’active quasi immédiatement. Ici, il aura fallu attendre pas moins de 40 secondes avant que la fusée n’explose finalement.

SpaceX aurait également perdu le TVC (en anglais : Thrust Vector Control) à T+85 secondes. Il s’agit essentiellement d’un système permettant de contrôler la direction du vecteur de poussée d’un moteur-fusée en temps réel en modifiant l’orientation du tuyau d’échappement ou la direction de la poussée. Le TVC est ainsi principalement utilisé pour améliorer la manœuvrabilité et la stabilité d’un véhicule spatial pendant les phases de vol. Si le système avait correctement fonctionné, les ingénieurs pensent que l’étage supérieur aurait pu se séparer du booster avant l’explosion.

Starship SpaceX
Crédits : PATRICK T. FALLON

Moteurs et rampe de lancement

Au cours de la discussion qui a duré près d’une heure, Elon Musk a également révélé que trois des trente-trois moteurs du booster ont été arrêtés intentionnellement avant même que la fusée ne quitte la rampe. Ces derniers n’étaient « pas assez sains pour les amener à plein régime« , a-t-il déclaré. La perte de ces trois moteurs a naturellement fait pencher le Starship sur le côté au cours de son ascension.

Vingt-sept secondes après le lancement, une anomalie enregistrée sur l’un des moteurs aurait également endommagé plusieurs autres moteurs à proximité. À partir de ce moment, la fusée a commencé à devenir hors de contrôle.

L’autre surprise a été l’éclatement du béton sous la rampe de lancement. En conséquence, la poussée des moteurs a généré et dispersé un nuage de débris sur des centaines d’hectares. SpaceX fera naturellement des ajustements pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir. Plutôt que de placer du béton sous la rampe, les ingénieurs prévoient ainsi d’installer une grande plaque d’acier refroidie à l’eau.

Malgré tout, Elon Musk a considéré ce premier lancement du système complet comme un succès. « Le but du vol d’essai était d’apprendre, et nous avons beaucoup appris« , a-t-il déclaré.

En prenant en compte les divers travaux à venir, il estime qu’un prochain lancement pourrait être tenté d’ici six à huit semaines. Les objectifs seront les mêmes que ceux de la première mission. Autrement dit, SpaceX aimerait que le véhicule Starship se détache avec succès de son booster et atteigne l’espace avant de finir dans les eaux au large d’Hawaï.

Musk estime à 80% les chances que la fusée atteigne l’orbite dès cette année. Trois autres véhicules sont déjà quasiment prêts dans les hangars.