Elle a vécu toute sa vie avec une aiguille dans le cerveau

aiguille cerveau
Crédits : gorodenkoff/istock

Des médecins russes détaillent la découverte d’une aiguille restée logée dans le cerveau d’une femme depuis environ 80 ans. Il s’agit probablement du résultat d’un infanticide bâclé. Fort heureusement, l’aiguille n’a causé aucun problème de santé majeur. D’ailleurs, elle ne sera même pas retirée.

Une probable tentative d’infanticide

Ce cas étrange a été signalé il y a quelques jours par les autorités sanitaires locales de Sakhaline. Il s’agit d’une petite île isolée au large de l’extrême-est de la Russie. Les médecins auraient découvert l’aiguille de trois centimètres lors d’un scanner sans rapport avec son cerveau.

Selon le ministère de la Santé local, cette aiguille aurait été utilisée par les parents de la fillette peu après sa naissance, probablement en raison des difficultés liées à la Seconde Guerre mondiale et aux pénuries alimentaires.

Pour rappel, une grande partie de la Russie, y compris des régions agricoles clés, avait été envahie et occupée par les forces allemandes et d’autres puissances de l’Axe, ce qui a eu un impact dévastateur sur l’agriculture et les infrastructures alimentaires. Les Allemands avaient en effet confisqué des récoltes, des denrées alimentaires et du bétail pour soutenir leur propre effort de guerre.

Malheureusement, dans ces régions touchées par le conflit, certaines familles avaient alors recours à l’infanticide. Les parents, en désespoir de cause et face à la perspective de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur nouveau-né, pouvaient en effet opter pour cette méthode comme solution. L’aiguille était insérée dans la fontanelle, le point mou situé sur le sommet du crâne du bébé. Cette région est composée de tissu conjonctif souple dont l’ouverture se referme naturellement au fil du temps, ne laissant que peu de traces de l’acte.

Ce cas incroyable illustre à la fois les circonstances tragiques auxquelles les familles pouvaient être confrontées pendant la guerre et la résilience du corps humain face à certains traumatismes.

scanner aiguille cerveau
L’aiguille clairement visible sur les images du scanner. Crédits : Ministère de la Santé de l’oblast de Sakhaline

Sous surveillance

Bien que l’aiguille soit restée dans le cerveau de cette femme pendant toute sa vie, elle n’a apparemment pas causé de problèmes de santé majeurs, pas même de maux de tête, ce qui a conduit les médecins à décider de ne pas la retirer. Ces derniers ont simplement opté pour une surveillance de son état.

Et pour cause, le retrait de l’aiguille pourrait nécessiter une intervention chirurgicale invasive, ce qui comporte des risques et des complications possibles. Si les avantages potentiels du retrait ne l’emportent pas sur les risques associés à la procédure, il est donc préférable de ne pas intervenir.

Si des symptômes ou des problèmes de santé surviennent à l’avenir, les médecins pourront toutefois réévaluer la situation de cette femme et envisager un éventuel retrait de l’aiguille.