Située sur le plateau de Saqqarah, la pyramide de Djéser fut la première du genre à être construite en Égypte, marquant le début des grands projets architecturaux de l’Antiquité. Récemment, une étude controversée a proposé une nouvelle hypothèse audacieuse concernant les techniques de construction utilisées pour ériger ce monument colossal. Selon cette recherche, les anciens Égyptiens auraient employé un système hydraulique sophistiqué pour acheminer les matériaux nécessaires à la construction de la pyramide, un concept qui pourrait bouleverser les idées reçues sur les méthodes de construction égyptiennes anciennes.
Des hypothèses de construction
La pyramide de Djéser, située sur le plateau de Saqqarah, a longtemps fasciné les archéologues en raison de son ampleur et de sa complexité. Plusieurs hypothèses ont été proposées au cours de ces dernières décennies pour expliquer comment les anciens Égyptiens avaient réussi à ériger cette imposante structure en pierre vieille de 4 700 ans.
Une des théories les plus répandues est celle des rampes. Selon cette hypothèse, les bâtisseurs auraient utilisé des rampes pour transporter les énormes blocs de pierre jusqu’au sommet de la pyramide. Ces rampes pouvaient être droites, en spirale ou en zigzag. Les rampes droites auraient été construites le long des côtés de la pyramide pour permettre aux blocs de monter progressivement. Les rampes en spirale auraient serpenté autour de la pyramide, tandis que les rampes en zigzag auraient créé des chemins d’accès en escalier pour faciliter le transport des blocs.
Une autre hypothèse se concentre sur l’utilisation de matériaux locaux et de techniques de construction traditionnelles. Selon cette théorie, les Égyptiens auraient employé des outils rudimentaires comme des leviers, des rouleaux et des traîneaux pour déplacer et positionner les blocs de pierre. Ce processus aurait été soutenu par des techniques éprouvées de manutention et de découpe des matériaux.
La nouvelle hypothèse : un système hydraulique avancé pour construire la pyramide
Une étude controversée propose une nouvelle perspective radicale sur la construction de la pyramide de Djéser. Selon les chercheurs, les anciens Égyptiens auraient utilisé un système hydraulique sophistiqué pour faciliter l’érection de la pyramide. Cette hypothèse repose principalement sur l’idée que l’eau du Nil, qui coulait près du site de construction, aurait été utilisée de manière innovante pour déplacer les matériaux de construction.
Le système hydraulique proposé comprendrait un barrage de deux kilomètres de long, avec des murs de quinze mètres de large, situé entre deux vallées à l’ouest de la pyramide. Ce barrage aurait servi à filtrer les sédiments de l’eau avant qu’elle ne soit dirigée vers une installation de traitement connue sous le nom de « Deep Trench ». Cette installation, qui mesure 400 mètres de long et 27 mètres de profondeur, aurait permis de séparer les particules du fluide pour éviter toute obstruction du système.
De là, l’eau aurait été acheminée par des conduits souterrains jusqu’à un ascenseur hydraulique situé 28 mètres sous la pyramide. Ce monte-charge aurait utilisé la pression de l’eau pour faire « flotter » les blocs de pierre, permettant ainsi leur transport vertical jusqu’au niveau de construction de la pyramide. Ce processus aurait été similaire à un volcan où les pierres étaient soulevées et placées à chaque niveau de la pyramide.
Xavier Landreau, l’auteur principal de l’étude, affirme que ce système représente une avancée majeure dans notre compréhension des techniques de construction de l’époque.
Controverse et réactions
Cette hypothèse n’est évidemment pas sans s’accompagner de controverse. De nombreux experts remettent en effet en question la validité des conclusions de l’étude. Julia Budka, archéologue à l’Université Ludwig Maximilian de Munich, exprime notamment des doutes sur l’implication d’experts en égyptologie dans cette recherche.
Elle souligne également que l’étude manque de preuves directes et que les chercheurs eux-mêmes admettent la nécessité d’études géologiques plus approfondies pour vérifier leur hypothèse. Le fait que l’étude n’ait pas encore été examinée par des pairs renforce les critiques, car la communauté scientifique attend des preuves tangibles et des validations par des experts reconnus dans le domaine de l’égyptologie et de l’archéologie.
Ainsi, bien que l’idée d’un système hydraulique complexe pour la construction des pyramides soit fascinante, elle reste spéculative jusqu’à ce que des preuves plus substantielles soient fournies. Si elle venait à se confirmer, cette approche pourrait néanmoins redéfinir notre compréhension des techniques de construction égyptiennes et démontrer une ingéniosité technique encore plus grande que ce que l’on croyait jusqu’à présent.