On connaît maintenant l’origine de l’effondrement des premiers vertébrés terrestres il y a 307 millions d’années

Crédits : John Weinstein

Une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Birmingham (Royaume-Uni) suggère que l’extinction de masse observée chez les espèces végétales il y a 307 millions d’années a entraîné l’extinction de certains groupes de tétrapodes, les premiers vertébrés terrestres.

Les périodes du Carbonifère et du Permien (358 à 272 millions d’années) furent des intervalles critiques dans l’évolution de la vie sur Terre. Pendant la période carbonifère, l’Amérique du Nord et l’Europe ne formaient qu’une seule et même masse terrestre au niveau de l’équateur, couverte de forêts tropicales denses. Ces forêts ont prospéré grâce au climat chaud et humide, fournissant un habitat idéal pour les premiers tétrapodes (vertébrés à quatre membres), leur permettant de se diversifier en une variété d’espèces. Mais ça n’a pas duré.

Il y environ 307 millions d’années, au moment où le nombre d’espèces de tétrapodes commençait à augmenter, les forêts tropicales ont de leur côté commencé à disparaître. Le climat est devenu beaucoup plus sec, menant à l’extinction de nombreuses espèces au sein des groupes végétaux dominants. Si l’on savait la période compliquée pour les plantes, on ne savait en revanche pas dans quelle mesure cet événement avait affecté la communauté des premiers tétrapodes.

Les tentatives précédentes d’explication des changements de diversité au cours de cette période ont été entravées par les enregistrements fossiles, qui n’ont pas été échantillonnés de manière égale à différents intervalles de temps ou zones géographiques. Pour combler ces lacunes dans les sources, les chercheurs de Birmingham ont compilé un nouvel ensemble d’informations à partir de la base de données Paléobiology, et utilisé des méthodes statistiques avancées pour estimer les changements biogéographiques.

Les résultats de l’étude montrent que la diversité des tétrapodes a largement diminué suite à l’effondrement de la forêt tropicale et l’apparition de conditions de vie plus sèches. Cela est dû en grande partie à la réduction des habitats adaptés aux amphibiens, qui avaient besoin d’environnements humides pour survivre. D’autre part, les chercheurs ont en revanche constaté que suite à cet effondrement, les espèces tétrapodes survivantes ont commencé à se disperser plus librement à travers le globe, colonisant de nouveaux habitats plus éloignés de l’équateur. Beaucoup de ces survivants étaient des amniotes, dont la taille généralement plus grande que celle des premiers amphibiens leur permettait de parcourir de plus longues distances. Ces animaux se caractérisaient également par la présence d’un amnios, une enveloppe contenant un liquide dans lequel se développe le bébé. Chez les autres animaux, la cellule-œuf avait besoin d’eau pour se développer.

« Cette étude est la plus complète jamais réalisée sur l’évolution des tétrapodes », note Emma Dunne de l’Université de Birmingham. « Nous avons une meilleure compréhension de la façon dont les tétrapodes ont réagi aux changements de leur environnement. Cet effondrement aura été crucial pour ouvrir la voie aux amniotes, groupe qui a finalement donné naissance aux mammifères, aux reptiles et aux oiseaux modernes ».

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans les Proceedings of the Royal Society B.

Source