Selon une étude menée il y a une décennie, l’absence de lumière pendant un repas peut mener à une surconsommation d’aliments. Ainsi, les chercheurs estiment que voir ce que l’on mange est important dans la régulation des repas. Récemment, une journaliste a partagé son expérience dans un restaurant où les clients sont plongés dans le noir et a alors expérimenté d’autres effets inattendus.
Manger dans le noir fait manger plus
Avez-vous déjà effectué une dégustation à l’aveugle ? Dans le noir, la sensation est sans aucun doute très différente. Certains établissements proposent d’ailleurs ce genre d’expérience, comme les restaurants Dans le noir à Paris et Blinde Kuh à Bâle et Zurich (Suisse). Mais que se passe-t-il lorsque l’on ne voit pas ce que l’on mange ? Subit-on une altération du goût ou des textures ? D’autres éléments pèsent-ils dans la balance ? Une étude publiée en 2010 dans la revue Appetite et menée par une équipe de l’Université de Bâle (Suisse) avait déjà traité cette question.
Suite à ces travaux, les chercheurs avaient conclu que les gens consomment beaucoup plus de nourriture que d’habitude en l’absence de vision pour les guider. Dans le cadre de l’étude, des volontaires ont mangé dans l’obscurité complète, mais n’ont pas tous reçu la même quantité de nourriture. À la fin de la dégustation, les participants ont été invités à choisir un dessert dans une salle éclairée. Selon les résultats, les personnes ayant eu un repas plus conséquent (36 % de calories en plus) ont pourtant ressenti la même sensation de faim et ont avalé autant de dessert que les autres.
Quels autres effets ?
Dans un article publié par BBC Future le 12 avril 2023, la journaliste britannique Veronique Greenwood a évoqué son expérience dans le restaurant Blinde Kuh. D’après elle, le restaurant devient peu à peu silencieux après avoir été plongé dans le noir complet. Certaines personnes réagissent d’ailleurs assez mal à ces conditions et paniquent, tandis que les autres s’adaptent. Par ailleurs, la journaliste a comparé ce lieu aux caissons de privation sensorielle que certains psychologues utilisent pour l’étude des sensations.
Veronique Greenwood a affirmé ne pas avoir ressenti de différence par rapport au goût. En revanche, le changement se trouve davantage dans la texture des aliments. En effet, la « surprise » de l’aliment en bouche sans l’avoir observé auparavant est bien présente. La journaliste a également évoqué un autre élément, à savoir celui de ne pas avoir à se préoccuper de sa propre tenue vestimentaire ou de son comportement. Or, sans ces préoccupations habituellement cruciales au restaurant, seule la dégustation compte.
Enfin, il est impossible d’avoir accès à son téléphone ou sa montre durant le repas, si bien qu’après la dégustation, la notion de temps s’en trouve perturbée. En effet, Veronique Greenwood pensait avoir passé seulement 45 minutes dans le restaurant, mais en réalité environ deux heures s’étaient écoulées.
