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Les effets du « bon » cholestérol diffèrent selon les ethnies

Les médecins utilisent régulièrement la Lipoprotéine de haute densité ou bon cholestérol afin d’évaluer le risque de maladie cardiovasculaire. Selon une récente étude, cette évaluation serait inefficace pour prévenir ces risques chez les personnes noires.

Une remise en question à venir

Également appelée bon cholestérol, la Lipoprotéine de haute densité (HDL) est capable de capter le mauvais cholestérol en excès dans le sang et de conduire celui-ci au foie, dans le cadre d’une élimination avec la bile. Par ailleurs, le taux de cholestérol HDL est considéré trop faible lorsqu’il est inférieur à 0,35 g/l, ce qui serait synonyme d’augmentation des risques de maladie cardiovasculaire. En revanche, ce consensus au sein du domaine médical pourrait être bientôt remis en question.

Une étude étasunienne publiée dans le Journal of the American College of Cardiology le 21 novembre 2022 confirme qu’un faible taux de cholestérol HDL est lié à un risque accru de crise cardiaque chez les adultes. En revanche, cette affirmation vaudrait pour les personnes blanches et non pour les personnes noires.

Rappelons tout de même que le lien avait été établi lors d’une étude datant des années 1970 aux États-Unis. Or, si le lien entre risque accru de crise cardiaque chez les adultes et faible taux de cholestérol HDL a été effectivement découvert, l’étude en question avait seulement intégré des personnes blanches.

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Une inégalité face à l’évaluation

Dans le cadre des récentes recherches menées par le Knight Cardiovascular Institute de l’Oregon Health & Science University, les chercheurs ont analysé 23 901 profils médicaux provenant de l’étude Reasons for Geographic and Racial Differences in Stroke Study (REGARDS) de 2005. Or, ce panel était composé de 57,8% de personnes blanches et 58,4% de femmes, dont l’âge était d’au moins 45 ans.

L’objectif de la récente étude était de comparer les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire chez des patients noirs et blancs sur une période de dix à onze ans. Pour Nathalie Pamir, il s’agissait de mieux comprendre le lien établi de longue date désignant le HDL comme le cholestérol bénéfique et, surtout, vérifier si toutes les ethnies se trouvaient sur un pied d’égalité.

En somme, les mesures du taux de cholestérol HDL pourraient prédire de façon inexacte les risques chez les patients noirs. Ainsi, les actuelles évaluations cliniques pourraient fausser les programmes de prévention et de gestion des maladies cardiaques pour cette ethnie. Selon les meneurs de l’étude, il n’existe pas d’approche unique, mais il incomberait de mener des recherches plus spécifiques aux personnes noires.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.