Qu’est-ce que le phénomène que l’on nomme « effet première nuit » ?

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Il y a quelques années, des chercheurs ont tenté d’expliquer un phénomène susceptible de toucher tout le monde. Qui n’a jamais éprouvé d’importantes difficultés à s’endormir dans un endroit inconnu pour la première fois ? Il faut dire que cette première nuit peut effectivement être synonyme de nuit blanche.

Une première nuit compliquée

Il y a quelques semaines, nous évoquions le fait que même une petite quantité de lumière peut perturber le sommeil et, par la même occasion, impacter la santé. Si les facteurs pouvant altérer la qualité du sommeil peuvent être nombreux, d’autres peuvent quant à eux engendrer une insomnie. C’est notamment le cas du fait de dormir dans un endroit inconnu. On parle alors d’effet première nuit. Dans un avion, chez un ami ou autre, la ou les premières nuits peuvent en effet être très compliquées. Ce n’est par ailleurs pas une question de confort puisque ce phénomène peut se produire même s’il est question d’une chambre d’hôtel luxueuse.

En 2016, une équipe de l’école de psychologie du Georgia Institute of Technology (États-Unis) avait publié une étude sur le sujet dans la revue Current Biology. Les chercheurs se sont intéressés à ce qui se passe dans notre cerveau durant cette ou ces premières nuits agitées.

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Une asymétrie des deux hémisphères cérébraux

Les scientifiques ont révélé que lors d’une première nuit dans un nouvel endroit, les hémisphères cérébraux ne trouvent pas le sommeil de la même manière. Or, ces deux hémisphères s’accordent très bien si l’on s’endort dans un lieu familier. Il est donc question d’une asymétrie des deux hémisphères du cerveau lorsque l’effet première nuit se produit. En effet, le côté droit s’endort normalement, alors que le côté gauche maintient une certaine vigilance. Cela lui permet ainsi de surveiller cet environnement non familier durant la nuit. Autrement dit, le cerveau reste en alerte en cas de danger.

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont eu recours à des techniques de neuro-imagerie dans le but d’observer le cerveau de onze participants. Cela a permis d’étudier la manière avec laquelle les ondes cérébrales réagissaient aux stimulus durant le sommeil. Or, l’émission de différents bruits a permis de découvrir que l’hémisphère cérébral gauche se désynchronisait. Par ailleurs, les scientifiques ont observé une réaction plus rapide de ce même hémisphère afin de réveiller le corps. En cas de danger, l’hémisphère gauche se charge donc de donner l’alerte afin que l’individu puisse se battre ou s’enfuir.

Selon les scientifiques, après une ou deux nuits, le cerveau peut enfin se détendre et se reposer après s’être habitué à ce nouvel environnement. Cependant, d’autres recherches laissent penser que l’effet première nuit pouvait s’étaler sur quatre nuits consécutives.