Économie : qu’est-ce que la théorie du donut ?

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Il y a trois ans, une économiste britannique détaillait un nouveau modèle économique dans un ouvrage devenu depuis un véritable best-seller. Malgré son appellation d’apparence farfelue, la « théorie du donut » intègre l’écologie et la justice sociale dans un modèle s’opposant radicalement à l’actuelle croissance qui se veut linéaire et infinie.

Des objectifs écologiques et sociaux

Comme l’expliquait la CNBC dans un article du 25 mars 2021, la ville d’Amsterdam (Pays-Bas) va bientôt intégrer la « théorie du donut » dans sa propre gestion économique. D’autres villes devraient d’ailleurs suivre cet exemple. Selon la municipalité batave, le but est d’utiliser cette théorie pour guider le relèvement économique et social de la ville après la pandémie de coronavirus SARS-CoV-2.

Mais de quoi s’agit-il au juste ? Cette intrigante théorie est un concept ou modèle économique décrit par l’économiste britannique Kate Raworth dans son ouvrage La théorie du donut – L’économie de demain en 7 principes (2018). L’auteure y évoque un monde optimal dans un espace s’inscrivant dans un anneau, le fameux donut.

À l’extérieur du donut se trouvent les composantes d’un « plafond écologique » à ne pas dépasser. Citons notamment les impacts sur le changement climatique, l’utilisation de l’eau douce ou encore la pollution d’origine chimique. À l’intérieur du donut, l’on retrouve les objectifs sociaux minimaux à atteindre et maintenir au-dessus d’un « plancher social ». Ceux-ci incluent par exemple l’accès à la santé et à l’éducation ou encore l’égalité des sexes (voir ci-après).

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Crédits : Oxfam International

La théorie du donut rencontre un succès grandissant

Kate Raworth enseigne l’économie à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni). Toutefois, il faut savoir qu’elle a passé onze années chez Oxfam International, une confédération d’une vingtaine d’organisations caritatives indépendantes à travers le monde. L’économiste oppose donc une économie circulaire se basant sur les énergies renouvelables, le recyclage et le partage à l’actuel modèle économique reposant sur une croissance linéaire et infinie.

La théorie du donut semble rencontrer un certain succès puisque d’autres villes ont montré leur intérêt après l’annonce d’Amsterdam. Citons par exemple Copenhague (Danemark), Bruxelles (Belgique), Nanaimo (Canada), ainsi que Philadelphie et Portland (États-Unis). Cette communication est assurée par Doughnut Economics Action Lab (DEAL), une entreprise à intérêt communautaire fondée en 2019.

En novembre 2020, le pape François a même cité la théorie du donut en modèle lors d’un discours de clôture d’un rassemblement de jeunes. L’avenir nous dira si ce nouveau modèle économique permettra à l’humanité de vivre mieux dans un monde plus propre et plus juste.