Vidéo : les premiers œufs de dragons de Komodo viennent d’éclore en Australie

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Crédits : Australian Reptile Park

Les dragons de Komodo n’avaient jamais été éclos avec succès en Australie. C’est désormais chose faite. Trois d’entre eux viennent en effet de voir le jour à l’Australian Reptile Park. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour cette espèce classée sur la liste rouge de l’UICN.

Avec leur corps massif, leur tête plate, leurs pattes arquées et leur longue queue épaisse, les dragons de Komodo, les plus grands lézards du monde, sont reconnaissables au premier regard. Vous ne retrouverez ces animaux à l’état sauvage que sur cinq îles situées dans le parc national de Komodo, en Indonésie, où ils profitent de la chaleur et de l’humidité. Aucun scientifique occidental n’en avait vu avant 1912.

La taille moyenne d’un dragon de Komodo mâle est d‘environ 2,5 mètres de long, selon le Smithsonian National Zoological Park, mais certains spécimens peuvent atteindre les trois mètres. Les femelles sont un peu plus petites, mesurant en moyenne 1,8 mètre de long.

En plus de leur corps étonnamment musclé et de leurs longues griffes, ces reptiles disposent d’une excellente vision leur permettant de voir jusqu’à 300 mètres. Ils sont également rapides, capables de courir jusqu’à 20 km/h sur de courtes distances.

Des prédateurs redoutables

Leur odorat est leur principal détecteur de proies. Comme les serpents, ces animaux utilisent leur langue fourchue pour échantillonner l’air. La langue touche ensuite leur palais où des organes spéciaux analysent les molécules en suspension dans l’air. Si le bout de la langue gauche a une odeur plus concentrée, le prédateur sait que sa proie s’approche de la gauche (même chose pour la droite, naturellement).

Notez que ces animaux sont carnivores et qu’ils peuvent manger 80 % de leur poids corporel en une seule fois. Ils surgissent dans un premier temps et renversent leur proie avec leurs pattes. Ils utilisent ensuite leurs dents acérées pour s’attaquer à la chair. Il ne reste alors que deux options : soit la proie meurt dans les secondes qui suivent, soit elle s’échappe, mais mourra dans les heures suivantes d’empoisonnement du sang. En effet, la salive du Komodo contient plusieurs dizaines de souches bactériennes. Finalement, le Komodo n’aura qu’à retrouver l’animal mort grâce à son puissant odorat.

Les dragons de Komodo sont généralement solitaires en dehors de la saison des amours. L’accouplement a lieu entre mai et août, et les femelles pondent environ trente œufs de la taille d’un pamplemousse chacune en septembre. À la naissance, les bébés ne mesurent qu’une trentaine de centimètres de long. Les jeunes s’enfuient dès leur éclosion et grimpent aux arbres pour éviter d’être mangés par leur mère ou d’autres dragons. Ils ne redescendront vivre au sol que vers l’âge de quatre ans environ. Ceux qui survivent peuvent alors espérer une longue vie. Un Komodo peut en effet vivre plus de trente ans.

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Un dragon dans le parc national de Komodo. Crédits : Viglianti

Une première naissance en Australie

Menacés par l’empiétement humain, le braconnage et une pénurie de femelles pondeuses, nous savons que le dragon de Komodo est considéré comme vulnérable, selon la liste rouge de l’UCIN. On dénombre entre 5 000 et 6 000 individus à l’état sauvage.

Aussi, depuis plusieurs décennies, certains zoos ont tenté de produire quelques couvées, mais la manœuvre est risquée. Les œufs doivent en effet être incubés pendant sept mois et beaucoup de choses peuvent mal tourner pendant cette période. En amont, l’accouplement entre deux individus peut également virer au massacre.

Ces animaux ont éclos pour la première fois en dehors de l’Indonésie en 1992, au zoo Smithsonian de Washington, aux États-Unis. L’installation revendique la production de quatre couvées impliquant 55 individus aujourd’hui répartis à travers une trentaine de zoos à travers le monde.

Plus récemment, trois petits dragons ont également éclos à l’Australian Reptile Park. C’est une première dans le pays. L’arrivée des bébés est une bonne nouvelle pour l’espèce, car elle démontre que les programmes d’élevage en captivité peuvent être couronnés de succès. Ces bébés sont nés de parents nommés Kraken et Daenerys et tous trois ont réussi leurs bilans de santé de la première semaine. À l’heure actuelle, ils pèsent entre 112 et 116 grammes et ne mesurent que quarante centimètres de long, mais ils pourraient atteindre près d’un mètre de long au cours de leur première année.