Dans la revue Nature, une équipe de la NASA appelle à la mise en place d’une approche méthodique pour identifier la vie extraterrestre. Dans leur papier, le groupe de chercheurs suggère la mise en place d’une échelle de « détection de la confiance de la vie » (CoLD).
Sommes-nous seuls dans l’univers ?
C’est peut-être l’une des plus grandes interrogations de l’Histoire de l’humanité. Pour l’instant, notre planète fait figure d’exception, mais existe-t-il une autre forme de vie ailleurs dans l’Univers ? Pour le savoir, plusieurs études sont en cours.
Piloté par l’Université d’Harvard, un projet de recherche international nommé Galileo vise notamment à chercher et étudier des preuves susceptibles de représenter des « civilisations technologiques extraterrestres » défuntes ou toujours actives. Plus près de nous, la NASA se charge de sonder la présence de vie microbienne sur la planète Mars. En collaboration avec les Russes, l’ESA entamera bientôt des travaux similaires.
Cela étant dit, bon nombre de spécialistes sont aujourd’hui convaincus que nous aurons bientôt la preuve de l’existence d’une forme de vie extraterrestre. A priori, compte tenu des distances dépassant l’entendement séparant les différentes étoiles et galaxies, elle devrait être microbienne, et probablement fossilisée, mais l’univers pourrait peut-être nous réserver d’autres surprises.
Si tel est le cas un jour, comment en être suffisamment sûr pour lever le moindre soupçon ? Par le passé, certaines découvertes entourant la possible présence de vie extraterrestre, principalement sur Mars, ont en effet conduit à de nombreuses spéculations et autres critiques à l’encontre de ceux qui rapportaient lesdites preuves. Aussi à l’avenir, nous avons besoin d’une autre approche, d’où cette nouvelle proposition.
« Il est réaliste de penser que notre génération pourrait être celle qui découvrira des preuves de la vie au-delà de la Terre. Avec ce potentiel privilégié vient la responsabilité. L’ampleur de la question de savoir si nous sommes seuls dans l’Univers et l’intérêt public qui s’y rapporte ouvre la possibilité que les résultats puissent être considérés comme impliquant plus que ce que ne soutiennent les observations ou que les observateurs ne l’entendent« , peut-on lire dans Nature.
« Alors que les objectifs de détection de vie deviennent de plus en plus importants dans les sciences spatiales, il est essentiel d’ouvrir un dialogue communautaire sur la façon de transmettre des informations sur un sujet qui est diversifié, compliqué et a un fort potentiel de sensationnalisme« , peut-on encore lire.
Une échelle à sept niveaux
Dans leur article, l’équipe de la NASA suggère la mise en place d’une nouvelle échelle de confiance baptisée CoLD pour « Confidence Of Life Detection ». Celle-ci serait similaire à certains égards à d’autres échelles utilisées par la communauté scientifique, notamment l’échelle TRL (technology readiness level) qui permet d’évaluer le niveau de maturité d’une technologie.
Les chercheurs décrivent ses sept niveaux dans leur publication. Le premier serait obtenu suite à la détection d’une biosignature. Le second viserait à exclure les facteurs de contamination. Un troisième niveau impliquerait de faire des prédictions sur la façon dont un tel signal aurait pu être généré. Si toutes les sources non biologiques sont exclues, alors le niveau quatre impliquerait de vérifier la présence de ce signal par d’autres moyens, poussant l’effort au niveau cinq. En cas de succès, le signal pourra être considéré comme lié à une forme de vie extraterrestre. Nous serions alors au niveau six. Enfin, le dernier niveau impliquerait une étude de suivi de ladite forme de vie.
Les auteurs suggèrent qu’une échelle CoLD pourrait empêcher des discussions houleuses et permettre de concentrer notre énergie sur ces découvertes et leurs implications pour l’humanité.