Une fusée New Shepard de Blue Origin, la société créée par Jeff Bezos, n’a pas fonctionné comme prévu ce lundi, provoquant le crash du propulseur. Un système d’évacuation d’urgence a permis à la capsule, qui ne transportait aucun être humain mais trois douzaines d’expériences, de se poser sur Terre en douceur. Ce nouvel échec nous rappelle une chose : se rendre dans l’espace n’est jamais simple.
Ce lundi 12 septembre, la société Blue Origin s’est illustrée avec le lancement de son véhicule New Shepard dans le cadre d’une mission scientifique sans équipage dans l’espace suborbital depuis l’ouest du Texas. Malheureusement, le propulseur du premier étage de la fusée a subi une anomalie environ une minute après le décollage, incitant la capsule du véhicule à activer son système d’évacuation d’urgence avant de revenir se poser au sol grâce à ses parachutes (vidéo ci-dessous). De son côté, le propulseur a été détruit.
Il s’agit du premier véritable échec pour le New Shepard depuis ses débuts en 2015. Lors de cette première mission, le booster s’était écrasé lors de sa tentative d’atterrissage. Depuis, le véhicule réutilisable a volé 21 fois de suite sans pépins. Six de ces missions ont également transporté des humains – dont Bezos lui-même – jusqu’à la frontière de l’espace à environ cent kilomètres d’altitude.
Un environnement compliqué
Ce tir avorté précipitamment a donc été une surprise, compte tenu de l’efficacité du lanceur. Cependant, la possibilité d’un échec devrait toujours être présente à l’esprit dans ce domaine d’activité.
Les fusées et autres vaisseaux sont en effet des machines ultra complexes propulsées par du carburant hautement inflammable. Ces véhicules évoluent également dans un environnement spatial sans pitié. Ainsi, les lancements et retours nécessitent un véritable contrôle de la part des ingénieurs et équipes au sol, tandis que la moindre erreur peut être fatale.
Citons le programme de navette spatiale de la NASA qui a tout de même fait quatorze victimes en 135 missions. L’une de ces tragédies – l’explosion de la navette Challenger en janvier 1986 – s’est produite lors du lancement. L’autre – qui impliquait la navette Columbia en février 2003 – a eu lieu pendant le retour sur Terre.
Ces deux missions ne sont évidemment que des exemples. La liste des échecs en vol est en réalité beaucoup plus longue, entraînant parfois la perte de vies humaines ou, de manière moins dramatique, de satellites. L’une des fusées de la société Astra, par exemple, a entraîné la perte de deux cubesats de la NASA en juin dernier.
Concernant le vol de lundi, la Federal Aviation Administration (FAA) a déclaré qu’elle enquêterait sur le problème et a interdit les vols de la compagnie jusqu’à ce qu’elle puisse déterminer « si un système, un processus ou une procédure lié à l’accident a affecté la sécurité publique« . Il s’agit d’une pratique courante dans ce type de situation. Pour le reste, il est trop tôt pour dire comment cet échec du New Shepard affectera l’avenir des vols habités de Blue Origin, et celui du tourisme spatial en général.