Les ombres de la Lune peuvent abriter des réserves de glace cachées : pourquoi c’est important

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Crédits : NASA

L’Agence spatiale américaine vient d’annoncer deux découvertes importantes au sujet de la Lune, ce 26 octobre 2020. L’une d’elles concerne la présence d’eau sous forme de glace piégée dans des « pièges froids » au niveau des pôles. Et forcément, il pourrait y avoir des implications pour le programme Artemis.

Il y a quelques heures, la NASA confirmait pour la première fois la présence d’eau dans une zone ensoleillée de la Lune. Toutefois, ce ne fut pas la seule et unique annonce. D’après l’agence américaine, qui s’appuie sur les travaux de chercheurs de l’Université du Colorado (Boulder), les « pièges froids » pourraient également être beaucoup plus courants à la surface qu’on ne le pensait autrefois. Mais de quoi parle-t-on ?

À l’ombre de la Lune

Les « pièges froids » sont des régions de la surface lunaire constamment dans l’ombre. Beaucoup n’ont réceptionné aucun rayon de soleil depuis plusieurs milliards d’années. Grâce aux passages répétés de plusieurs sondes, nous savons que ces coins et recoins peuvent abriter de l’eau sous forme de glace. Ce que nous révèle cette nouvelle étude, publiée dans Nature Astronomy, c’est que le nombre de « pièges froids » est en réalité beaucoup plus élevé que prévu.

S’appuyant sur les données détaillées de Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA, les chercheurs estiment qu’environ 40 000 kilomètres carrés de surface lunaire, principalement au niveau des pôles, pourraient abriter des ombres permanentes de différentes formes et tailles. Des réservoirs qui, on vient de le dire, pourraient théoriquement préserver de l’eau sous forme de glace.

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Le cratère Shackleton, retrouvé près du pôle sud de la Lune, est suffisamment ombragé pour contenir des poches de glace d’eau. Crédits : NASA / Goddard Space Flight Center / Leonard David’s Inside Outer Space.

Pourquoi est-ce important ?

Pour rappel, la NASA prévoit de renvoyer des astronautes sur la Lune dès 2024 dans le cadre de son programme Artemis. Toutefois, contrairement au programme Apollo, il ne s’agira pas ici de simplement « poser le pied ». En effet, l’agence américaine ambitionne cette fois une exploration durable de la Lune.

Dans cet esprit, nous savons qu’avec différents partenaires, la NASA développe actuellement une mini-station destinée à se placer en orbite autour de notre satellite. À terme, les astronautes pourront y séjourner et y mener des expériences entre deux missions à la surface lunaire.

La NASA ambitionne également de bâtir une base permanente en surface. Dans un premier temps, l’eau, nécessaire à ces ambitions, pourra être acheminée depuis la Terre. Néanmoins, les coûts de transports coûtent relativement cher en milieu spatial.

Aussi, à terme, l’agence américaine va devoir commencer à puiser cette ressource directement sur place. Cette eau pourrait ensuite être transformée pour être consommable, pour produire de l’oxygène ou encore pour fabriquer du carburant de fusée.

Naturellement, on n’y est pas encore. Ce type d’exploitation ne sera pas viable avant au moins une décennie. Néanmoins, c’est par ces moyens que la NASA et d’autres autres agences prévoient de s’installer durablement sur la Lune, d’où l’importance de cette nouvelle découverte. Reste également à déterminer si cette eau sera facilement accessible pour une utilisation en tant que ressource.

Évidemment, les chercheurs ne sont aujourd’hui pas en mesure de prouver que ces « pièges froids » contiennent réellement des poches de glace. La seule façon de le savoir sera d’y aller en personne pour creuser ou d’envoyer des rovers à notre place.