L’eau en bouteille, une alternative réellement sûre face à l’eau du robinet ?

eau bouteille
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Alors qu’une enquête a récemment révélé la présence de polluants éternels dans l’eau du robinet, l’eau en bouteille ne serait pas une alternative parfaite. En effet, les chercheurs d’une étude menée au Qatar viennent de souligner une contamination plastique omniprésente dans les bouteilles d’eau.

Eau du robinet vs eau en bouteille

Dans un communiqué de presse publié le 4 septembre 2024, la société Veolia a conclu sa campagne de détection des PFAS dans l’eau potable en France. Pas moins de 89 échantillons d’eau du robinet ont fait l’objet de tests et selon les résultats, 43 % contenaient des PFAS. De plus, 27 échantillons renfermaient des PFAS interdits ou classés comme cancérogènes, dont cinq à des niveaux inquiétants.

Rappelons tout de même que certains substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) ou polluants éternels sont déjà classés cancérogènes de catégorie 2 et reprotoxiques de catégorie 1B selon une publication de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).

Alternative toute désignée face à l’eau du robinet, l’eau en bouteille est préférée depuis longtemps par de nombreux consommateurs. Néanmoins, sa pureté est largement remise en cause depuis déjà quelques années. Une étude pilotée par l’Institute for Population Health à Doha (Qatar) et publiée dans la revue BMJ Global Health le 25 septembre 2024 ajoute encore plus d’inquiétude.

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Un problème sanitaire ET environnemental

Le problème de l’eau en bouteille est le contenant lui-même. Selon l’étude, il est question d’une présence en microplastique qui concerne entre 10 et 78 % des échantillons testés. Citons également la présence de Bisphénol A, de phtalates, d’alkylphénols, de biphényles polychlorés et de PFAS. Ainsi, tous ces polluants chimiques persistants et perturbateurs endocriniens se retrouvent dans nos verres, surtout lorsque les bouteilles sont exposées à la chaleur ou stockées sur de longues périodes.

S’il est ici principalement question du risque sanitaire, il convient en outre de ne pas mettre de côté l’imposant impact environnemental de l’industrie de l’eau en bouteille. Il faut dire que chaque minute dans le monde se vend pas moins d’un million d’unités. Par ailleurs, les bouteilles en plastique sont le second polluant océanique le plus répandu et représentent près de 12 % de l’intégralité des déchets plastiques. En outre, seulement 9 % des bouteilles sont recyclées dans le monde avec des différences significatives selon les pays.

Selon les experts du sujet, les recommandations restent sensiblement les mêmes face à cette urgence. Les gouvernements devraient mettre en place des campagnes d’éducation pour informer le public et investir dans des infrastructures d’approvisionnement en eau potable, surtout dans les pays les plus modestes.