E-plante : voici la rose capable de stocker de l’énergie !

Des chercheurs suédois ont réussi l’impensable : transformer une plante en batterie capable de collecter et de générer de l’énergie électrique. Mais comment une telle prouesse a-t-elle été possible ?

Une étude parue en 2015 menée par l’université suédoise de Linköping expliquait comment une rose électronique était en capacité de conduire l’électricité, d’être utilisée comme un transistor et pouvant même changer de couleur après l’application d’un courant électrique bien spécifique. Cette rose avait absorbé une solution aqueuse composée de polymères puis synthétisé des fils conducteurs d’une dizaine de centimètres dans sa tige ainsi que des électrodes dans ses feuilles. En somme, la plante reproduisait les conditions d’un véritable circuit électrique.

Cette invention avait alors nourri l’espoir utopique de faire « pousser des composants électriques », mais en réalité, il s’agissait plutôt de produire des piles à combustible basées sur la photosynthèse, des systèmes de surveillance de la croissance des plantes ou encore un genre de « plantes-antennes » pouvant recevoir et émettre des signaux !

Des nouveaux résultats publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences du 1er mars 2017 et relayés dans un article du site Ars Tecnica viennent d’être communiqués par la même équipe de chercheurs. Selon eux, il est désormais possible de stocker de l’énergie dans des roses électroniques hybrides dont les applications sont potentiellement nombreuses.

Cette prouesse a été réalisée en changeant la composition moléculaire des plantes pour leur donner la capacité de synthétiser l’énergie électrique dans leur organisme. Une solution polymère a été élaborée, les plantes l’absorbent et la font circuler dans leurs vaisseaux par le biais de leurs propres fluides naturels. Ainsi, la matière conductrice agit comme un réseau de fils électriques et a été amenée jusqu’aux pointes de leurs pétales et de leurs feuilles.

« Les supercondensateurs que nous avons créés à l’intérieur de la structure de la plante peuvent être chargés des centaines de fois sans perdre en performance », déclare Eleni Stavrinidou, principale auteure de l’étude.

Ainsi, les plantes devenues conductrices d’électricité sont déjà capables d’alimenter de petits appareils du laboratoire des chercheurs. Le choix de la rose n’a pas été fait par hasard : ses tissus ligneux se sont avérés utiles pour l’expérience, car son système vasculaire « ressemble à celui des arbres ». D’ailleurs, la prochaine étape au programme des scientifiques concernera les arbres.

À terme, les chercheurs désirent mettre au point des systèmes énergétiques autonomes capables d’optimiser la croissance des plantes. Les capaciteurs stockeront l’énergie dans un champ électrique tandis que les batteries garderont cette même énergie sous forme chimique. Ce projet nécessitera encore beaucoup de temps afin de mettre au point de tels systèmes, mais l’idée est en marche !

Sources : MotherBoard – Konbini – Futura Sciences