Une société européenne a récemment affiché ses ambitions visant à mettre au point un drone hypersonique capable d’assurer un fret aérien. Or, cet appareil devrait pouvoir voler à une vitesse de Mach 15, soit environ 18 000 km/h.
Rapide, autonome et écologique
Divers projets d’avions hypersoniques sont en cours. Citons par exemple l’appareil de la société américaine Hermeus qui devrait transporter vingt personnes à Mach 5 d’ici une dizaine d’années. Le géant Boeing planche également sur un projet d’avion capable de voler à Mach 5. Cependant, la start-up Destinus basée en Allemagne, en Espagne, en France et en Suisse promet beaucoup mieux. Comme l’explique un article du magazine Challenges du 7 avril 2022, la société a en effet l’ambition de mettre au point un avion hypersonique capable de filer à Mach 15 (18 000 km/h). Autrement dit, l’appareil pourrait effectuer des distances telles que Paris-Tokyo en moins d’une heure et Paris-Sydney en un peu plus de deux heures.
Il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’un avion, mais d’un drone et qu’il n’est aucunement question de transporter des passagers. En effet, Destinus désire invertir un nouveau marché potentiel : le transport de fret hypersonique. Un premier prototype, le JungFrau, a vu le jour et a effectué un premier vol il y a quelques mois près de Munich (Allemagne). Ses particularités ? Il bénéficie d’une propulsion entièrement à base d’hydrogène et d’un fonctionnement 100 % autonome.
Du transport de fret dans la mésosphère
La start-up pense pouvoir atteindre Mach 5 d’ici 2024, avec l’élaboration d’un nouveau prototype. Au fur et à mesure des tests, Destinus voudrait faire évoluer ces prototypes au niveau de la taille et de la puissance de poussée. À terme, il s’agit d’obtenir un drone final baptisé Hyperplane, capable de transporter pas moins de 100 tonnes de charge utile et ainsi révolutionner le fret aérien.
Les responsables de Destinus ont ici eu l’idée de faire voler leur appareil très haut, à une altitude comprise entre 50 et 90 km, c’est-à-dire dans la mésosphère. Le but est d’éviter un maximum les perturbations aérodynamiques, notamment les frictions de l’air en raison de la densité. Ces conditions devraient permettre à l’appareil d’embarquer ce qui pourrait presque être considéré comme un moteur de fusée, d’où les promesses d’atteindre finalement une vitesse de Mach 15.
Par ailleurs, si l’impact de l’hydrogène n’est pas nul, le moteur n’émettra pas de CO2. L’empreinte carbone sera donc bien moins importante que celle des avions classiques qui consomment des tonnes de kérosène. Destinus croit fermement en son potentiel puisque le projet se déroule sans problème depuis ses débuts. En tout cas, si l’Hyperplane voit réellement le jour, il dépassera n’importe quel autre avion de fret existant.