kystes ovariens
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Douleurs pelviennes, règles irrégulières : et si c’était un kyste ovarien ? Voici comment le reconnaître

Les kystes ovariens sont bien plus fréquents qu’on ne le croit. On estime que 10 à 30 % des femmes — et sans doute davantage — développeront au moins un kyste ovarien au cours de leur vie. Mais de quoi s’agit-il exactement, et quand doivent-ils nous alerter ?

Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?

Un kyste ovarien est une poche remplie de liquide qui se développe dans ou sur un ovaire. Ces deux petits organes situés de chaque côté de l’utérus jouent un rôle clé dans le cycle menstruel : ils libèrent des ovules et produisent des hormones sexuelles comme l’œstrogène et la progestérone.

La taille d’un ovaire est en moyenne de 3 x 2 x 1 centimètre, et celle des kystes varie souvent entre 1 et 3 centimètres. Si certains passent totalement inaperçus, d’autres peuvent devenir volumineux, douloureux, voire inquiétants.

Les deux grandes familles de kystes ovariens

Les kystes se divisent en deux grandes catégories : fonctionnels et pathologiques.

Les kystes fonctionnels, ou « kystes simples », sont les plus courants. Ils se forment naturellement au cours du cycle menstruel et ne sont ni cancéreux ni associés à une maladie. Ils apparaissent à partir du fonctionnement normal des ovaires et disparaissent souvent spontanément.

On distingue deux sous-types :

  • Kystes folliculaires : ils surviennent lorsqu’un follicule (un petit sac contenant un ovule) ne parvient pas à libérer son ovule et continue à grossir.

  • Kystes du corps jaune : après l’ovulation, si la structure censée produire des hormones (le corps jaune) ne se résorbe pas, elle peut se remplir de liquide.

Les kystes pathologiques, eux, résultent d’une croissance cellulaire anormale. Ils sont moins fréquents et peuvent être bénins ou, plus rarement, malins. Parmi eux :

  • Les kystes dermoïdes (ou tératomes) peuvent contenir des tissus comme des cheveux ou des dents.

  • Les cystadénomes sont remplis de liquide aqueux ou muqueux.

  • Les endométriomes sont liés à l’endométriose, une maladie où des tissus similaires à la muqueuse utérine se développent ailleurs dans le corps.

  • Les petits kystes du SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) sont causés par un déséquilibre hormonal.

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Qui est concerné par les kystes ovariens ?

Les kystes fonctionnels touchent principalement les femmes entre la puberté et la ménopause, période durant laquelle les cycles menstruels sont actifs. Le fait d’avoir eu un kyste fonctionnel augmente légèrement le risque d’en développer un autre.

Quant aux kystes pathologiques, certaines conditions peuvent en favoriser l’apparition : des troubles hormonaux, des infections pelviennes, l’endométriose ou encore des antécédents familiaux de kystes ou de cancers de l’ovaire.

Quels sont les symptômes d’un kyste ovarien ?

La majorité des kystes ovariens passent inaperçus et sont découverts fortuitement lors d’un examen médical. Toutefois, certains symptômes doivent alerter :

  • Douleurs pelviennes ou abdominales

  • Ballonnements ou sensation de pression

  • Règles irrégulières ou inhabituelles

  • Douleurs pendant les rapports sexuels

  • Besoin fréquent d’uriner

Un kyste peut aussi se compliquer en cas de rupture ou de torsion ovarienne, situations qui provoquent une douleur pelvienne soudaine et intense, parfois accompagnée de nausées, de vomissements ou de saignements.

Rupture et torsion : quand le kyste devient une urgence

Un kyste ovarien peut éclater sous l’effet d’une pression mécanique (rapport sexuel, exercice physique intense) ou simplement en grossissant. Cela peut provoquer une douleur violente et, dans certains cas, une hémorragie interne.

Autre complication grave : la torsion ovarienne. Si un kyste rend un ovaire lourd, celui-ci peut se tordre sur lui-même, coupant son apport sanguin. La torsion ovarienne nécessite une intervention chirurgicale rapide pour préserver la fertilité et éviter des infections graves.

Comment diagnostique-t-on un kyste ovarien ?

La première étape du diagnostic est souvent un examen pelvien. S’il existe une suspicion de kyste, une échographie permet de préciser sa taille, sa localisation et son aspect (liquide, solide, mixte).

En cas de doute sur une possible malignité, des analyses sanguines peuvent être prescrites, notamment pour rechercher des marqueurs tumoraux.

Quels sont les traitements disponibles ?

La plupart des petits kystes fonctionnels se résorbent naturellement sans nécessiter de traitement. Les médecins optent alors pour une simple surveillance échographique.

Si le kyste est volumineux, douloureux, persistant ou suspect, une intervention chirurgicale peut être proposée :

  • Laparoscopie : chirurgie mini-invasive adaptée aux petits kystes bénins.

  • Laparotomie : chirurgie ouverte, privilégiée pour les kystes volumineux ou suspects de cancer.

Dans certains cas rares où un cancer est diagnostiqué, l’ablation d’un ou des deux ovaires peut être nécessaire.

➡️ En résumé, si les kystes ovariens sont souvent bénins et discrets, il est important de prêter attention à certains symptômes et de consulter en cas de douleur persistante ou aiguë. Détectés à temps, même les kystes les plus problématiques peuvent être pris en charge efficacement.

Clause de non-responsabilité : Cet article est fourni à titre informatif uniquement et n’est pas destiné à offrir des conseils médicaux.
Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.