D’où vient la dangerosité de l’alcool frelaté ?

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L’alcool frelaté a encore récemment été à l’origine de plus d’une centaine de morts en Inde. Ce type d’alcool très dangereux pose problème depuis de nombreuses années. Mais à quoi est réellement due sa dangerosité ?

Les ravages de l’alcool frelaté en Inde

Ce dimanche 24 février 2019, la police de l’État de l’Assam (Inde) évoquait un dernier bilan de l’empoisonnement massif récent à l’alcool relaté : 156 personnes décédées et plus de 200 victimes encore hospitalisées. Une centaine d’autres victimes sont mortes il y a quelques semaines dans le nord du pays. Par ailleurs, l’Inde – comme de nombreuses zones du globe – est fréquemment touchée par des empoisonnements massifs à l’alcool frelaté, avec plus de 500 décès recensés entre 2004 et 2015.

La distillation est importante

Habituellement, l’alcool normal est obtenu via la fermentation des moûts de céréales et autres plates – sous l’action des levures – afin que les sucres se transforment en alcool. Vient ensuite le procédé très important de distillation : l’alcool s’évapore à une température inférieure à celle de l’eau, si bien qu’il suffit de faire bouillir le moût afin que les vapeurs d’alcool s’échappent pour être recueillies à l’état liquide après un passage au froid dans un serpentin.

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D’où vient le danger ?

Rappelons que l’alcool frelaté est un alcool de contrebande, distillé de façon illégale et par conséquent, dans des conditions particulières. Généralement, ce genre d’alcool est produit dans de petits alambics en cuivre (ou en acier inoxydable) souvent accompagnés d’un cylindre rempli d’eau et d’une bobine de tube de cuivre (condenseur).

L’alcool (ou plutôt éthanol) est donc parfois dénaturé par l’ajout de méthanol – le plus simple des alcools – c’est-à-dire frelaté et devient donc imbuvable. Les alcools frelatés ont une toxicité très importante et peuvent causer des troubles visuels, des dermites, et surtout une intoxication pouvant aller jusqu’au coma profond et la mort. Même sans l’ajout de méthanol, le danger est présent au niveau des alambics utilisant des radiateurs d’automobiles comme condenseurs. Dans ce cas, du glycol – produit à partir de l’antigel du radiateur – ainsi que du plomb peuvent apparaître. Or, il s’agit de deux substances également très toxiques.

Un « test de qualité » existe afin de s’assurer de la qualité d’un alcool de contrebande, à savoir brûler une petite quantité de liquide dans une petite cuillère et observer la couleur de la flamme. Si la flamme est bleue, la qualité est correcte mais une couleur jaune (médiocre) ou rougeâtre (présence de plomb) devrait faire fuir le consommateur.

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