Crédits : Sciencepost

Dormir 2 heures par jour, Jour 1 : Premières difficultés

Je m’appelle Raphaël, j’ai 27 ans et depuis ce vendredi 15 juin, je pratique le sommeil polyphasique. Ma dernière nuit complète, c’était entre mercredi et jeudi. Depuis, je me contente de 6 siestes de 20 minutes toutes les 4 heures. Ce modèle se nomme Uberman, et il risque de m’en faire baver durant quelques jours !

Pour comprendre les notions abordées ici, n’hésitez pas à lire nos deux articles : Comment rester éveillé 22 heures par jour grâce au sommeil polyphasique ? et Comment se décompose notre sommeil ?

Mise en garde : ce nouveau mode de nuit n’est théorisé que depuis quelques années, et un manque d’études scientifiques se fait ressentir sur le sujet. Ainsi, on ne connait pas les effets du sommeil polyphasique sur le long terme. Son manque prolongé dans le cadre d’un sommeil classique peut avoir de graves impacts sur la santé.

Pourquoi diable vouloir expérimenter ça ?

Avant de parler du ressenti de cette première journée, vous vous demandez peut-être ce qui m’a amené (et ce qui amène des tas d’autres personnes) à vouloir réaliser cette expérience. C’est un peu par hasard que je suis tombé il y a quelques semaines sur une vidéo abordant le sujet. De prime à bord, le défi m’a séduit, le corps humain peut-il vraiment se contenter de si peu de sommeil ? Mais c’est en approfondissant le sujet que d’autres éléments de motivations s’y sont agrégé.

Le premier est évidemment le gain de temps permis par le sommeil polyphasique. Avec le modèle Uberman, on gagne en moyenne 42h d’éveil chaque semaine, imaginez tout ce que vous avez remis au lendemain jour après jour et que vous allez enfin pouvoir réaliser ! Il faut évidemment pouvoir occuper tout ce temps, s’il est source d’ennui alors ça n’a aucun intérêt.

Deuxième élément, une meilleure compréhension de mon sommeil et la possibilité lorsque je reprendrais un rythme normal (ou pas) d’avoir des nuits moins longues, mais de meilleure qualité. En effet, jusqu’à présent, j’ai toujours eu du mal à émerger le matin et mon sommeil est parfois saccadé. Apprendre à faire des siestes efficaces.

Troisième élément, c’est la possibilité d’accéder plus facilement aux rêves lucides. Une expérience rare dans un sommeil monophasique, mais que de nombreux Français ont déjà vécue une fois dans leur vie. Il s’agit d’un rêve dans lequel le rêveur prend conscience et peut exercer un contrôle délibéré. La quasi-totalité des rêves intervenant durant la phase de sommeil paradoxal, le modèle Uberman est parfait pour multiplier ses chances d’y accéder.

Enfin, d’après les témoignages, ce type de sommeil offre une nouvelle vision du temps qui passe. « Le sentiment d’intemporalité absolument magique peut être déstabilisant au début de l’expérience. En effet, dans le mode Überman (6 x 20), la notion de journée est perdue. (…) Étant donné que le ressenti est celui d’un jour éternel, toute notion de jour ou semaine devient absurde à vos yeux. Cette perception du temps donne un sentiment d’euphorie constant. L’intime sensation que le monde n’est qu’une grande pièce de théâtre où notre rôle n’est que celui du vulgaire figurant dominé par le triste dictat du remplaçable donne la sensation d’être invincible voir intouchable », raconte ainsi Christopher sur le blog speedeveloppement.

Mon planning des siestes :

(je rajoute 5 minutes pour prendre en compte le temps d’endormissement)

0h à 0h25

2h à 2h25 (intersieste possible si fatigue insupportable)

4h à 4h25

6h à 6h25 (intersieste possible si fatigue insupportable)

8h à 8h25

12h à 12h25

16h à 16h25

20h à 20h25

Il faut ajouter à ça la possibilité d’ajouter ponctuellement une sieste entre deux heures d’éveil, notamment en début d’expérience. C’est ce que j’ai décidé de faire suite à cette première nuit. L’important est d’écouter son corps et de rendre la phase d’adaptation la moins insupportable possible, cela peut toutefois également rendre la phase d’adaptation plus lente…

Bilan de cette première journée :

Premières siestes : Entre l’excitation et les pensées qui se bousculent, j’ai plus somnolé que dormis, mais chaque réveil me donne tout de même l’impression d’avoir légèrement été reposé. En revanche, je peux noter que c’est bien la nuit – empreinte au doute – qui a été la plus compliquée. La fatigue a fait vaciller ma motivation à plusieurs reprises, d’autant plus que j’ai fait l’erreur de rester au lit pour lire et travailler un peu sur ordinateur. Erreur à ne pas reproduire, mieux vaut sanctuariser cet espace pour la sieste et se déplacer ailleurs en phase d’éveil. À l’opposé, la lumière du jour et le soleil me donnent l’occasion de faire des activités manuelles en extérieur, chose qui me tient pour le moment éveillé sans grand effort, rythme circadien oblige.

Ces clichés ont été pris chaque jour en début de soirée. Crédits : Sciencepost

Physiquement, mes yeux ont très légèrement rougi, les cernes se sont un peu creusés, le regard et moins ouvert. Un aspect plutôt normal après une nuit presque blanche…

D’après les témoignages, la difficulté devrait monter d’un cran demain avec l’accumulation du sommeil. Il sera temps d’éloigner l’un de mes réveils pour être sûr de me lever. À demain !

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