Un document controversé remet en cause l’arbre généalogique des dinosaures

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Une étude publiée le mercredi 22 mars 2017 dans la revue Nature appelle à revoir notre copie sur l’arbre généalogique des dinosaures après la découverte d’une nouvelle famille de dinosaures.

Aurions-nous eu tort depuis tant d’années ? Selon une étude publiée mercredi dans Nature, une équipe de paléontologues remet en cause la classification des dinosaures et milite pour une révision complète de la généalogie que nous avons utilisée comme épine dorsale de nos recherches depuis plus d’un siècle. Mais ce n’est pas tout. Avant cette étude, la recherche avait placé l’émergence de dinosaures à il y a environ 237 millions d’années et là encore, nous pourrions avoir tout faux.

Nous avons longtemps considéré que tous les dinosaures se répartissaient en deux grands groupes : les Saurischiens et les Ornithischiens, une classification qui perdure maintenant depuis 130 ans. Leur appartenance à l’une ou l’autre des familles dépendait notamment de la forme de leur bassin. Les Saurischiens ont un « bassin de reptile » avec un pubis dirigé vers le bas et vers l’avant. Ils comptent parmi eux les théropodes (dont le fameux T.Rex) et les sauropodomorphes (qui comptent les quadrupèdes herbivores au long cou). Les autres, les Ornithischiens, ont un « bassin d’oiseau », leur pubis est également dirigé vers le bas, mais plutôt vers l’arrière. Néanmoins, cette nouvelle étude pourrait bien chambouler ainsi toutes les idées reçues.

Dmitry Bogdanov, Torley, Durbed

« Nous avons déconstruit l’ancienne représentation des relations de parenté entre les dinosaures en examinant un très large échantillon de très anciens dinosaures », explique Matthew Baron de l’Université de Cambridge et coauteur de l’étude. Après avoir analysé plus de 450 caractéristiques anatomiques de 74 espèces de dinosaures des deux groupes, les chercheurs ont par exemple notamment observé que les théropodes seraient en fait de la même famille que les dinosaures dits « à bassin d’oiseau », ceux-ci partageant 21 traits anatomiques. C’est une nouvelle famille que les chercheurs appellent Ornithoscelida.

Une forme de bassin différente ne serait donc plus un élément rédhibitoire pour former une famille. « Heureusement, la plupart de ce que nous savons sur les dinosaures — comment ils se nourrissaient, respiraient, se déplaçaient ou se reproduisaient — restera inchangé », explique le chercheur. « Mais ces conclusions nous amènent à remettre en question la structure la plus fondamentale de l’ensemble de l’arbre généalogique des dinosaures ».

L’étude suggère également que les dinosaures seraient apparus non pas il y a environ 237 millions d’années, mais bien plus tôt et dans l’hémisphère nord et non au sud. Avec ce nouveau tracé de l’arbre généalogique, un fossile retrouvé en Écosse apparemment sans importance baptisé saltopus pourrait en effet maintenant jouer un rôle beaucoup plus central. Les chercheurs pensent en effet que ce petit animal de la taille d’un chat pourrait finalement être un ancêtre commun à tous les dinosaures. Il remet ainsi leur émergence à 10 millions d’années plus tôt.

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