En pleine expédition en Antarctique, Christophe Barbraud, directeur de recherche CNRS, explique les raisons de la mort de dizaines de milliers de poussins manchot Adélie l’an dernier.
Christophe Barbraud est directeur de recherche CNRS au Centre d’Études Biologiques de Chizé. Il fait actuellement partie de l’expédition Wild-Touch-Antarctica, une mission unique au cœur de la biodiversité de l’Antarctique, mettant à l’honneur un autre manchot : le manchot empereur.
Le scientifique profite de cette expédition pour revenir sur un fait très particulier survenu en 2014 : la mort prématurée de 40.000 à 50.000 poussins nés dans les colonies de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae). Aucun survivant n’avait été retrouvé.
Christophe Barbraud indique que le dérèglement climatique est mis en cause pour deux raisons. Dans un premier temps, l’an dernier a été marqué une période plus froide qu’à l’habitude dans la zone de pondaison, obligeant les manchots adultes à parcourir des dizaines de kilomètres pour pêcher, les contraignant à laisser leurs petits sans nourriture et sans surveillance trop longtemps. Par la suite, les températures, restées positives trop longtemps, ont causé des pluies (au lieu de chutes de neige) ayant détrempé le plumage encore perméable des poussins.
Les poussins manchot Adélie sont morts de faim ou de froid. L’espèce a donc connu une année noire en 2014 par une reproduction mise à mal. Voici un aperçu (ci-dessous) de l’évolution de cette situation d’ici à 50 ans, dans le cas où les scénarios de prévision du changement climatique s’avèrent effectifs :
Sources : Sciences et Avenir – ARTE